Le Journal de Montreal

VINCENT LAVOIE-RANCOURT

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Vincent Lavoie-Rancourt a toujours été passionné par le sport, notamment en raison du sentiment de bien-être qu’il procure et de la fierté qui accompagne le dépassemen­t de soi. Ayant envie d’essayer tous les sports, il a exploré tour à tour le basketball, le soccer, le baseball, le tennis, le BMX et le ski. Deux discipline­s sportives ont toutefois capté son intérêt, soit le hockey et la natation. Incapable de faire un choix, le jeune athlète multidisci­plinaire a pratiqué ces deux sports durant de nombreuses années, avant de prendre la difficile décision de se concentrer sur la natation lors de son entrée au cégep. Aujourd’hui étudiant en médecine, Vincent ressent toujours la même sensation de liberté lorsqu’il se retrouve dans l’eau !

Luc Weil-Brenner

Collaborat­ion spéciale

Quel est ton moment le plus mémorable sur le plan sportif ?

Lorsque je suis devenu, pour la première fois, champion québécois au 50 m et au 100 m brasse en 2022. C’était vraiment une belle récompense, après deux années d’entraîneme­nt pénibles physiqueme­nt, mais surtout mentalemen­t. Durant la pandémie, j’avais tout fait pour trouver des alternativ­es comme le vélo, la course à pied et l’entraîneme­nt physique avec poids du corps, qui allaient me permettre d’atteindre mon objectif de devenir champion québécois lorsque les compétitio­ns reprendrai­ent. Quand j’y suis parvenu, tous mes efforts venaient finalement d’être récompensé­s.

Quels sont tes objectifs sportifs ?

Mon principal objectif en natation est de toujours m’améliorer et de mettre le travail nécessaire pour y arriver. Ainsi, lorsque je terminerai ma carrière sportive, je n’aurai aucun regret, car j’aurai tout donné pour aller le plus loin possible. Cependant, j’ai aussi des objectifs plus spécifique­s. Je souhaite me qualifier cette année pour les essais des Jeux olympiques de Paris et conserver mon titre de champion québécois au 50 m brasse pour la troisième année consécutiv­e. Enfin, j’aimerais terminer dans le top 5 du 50 m brasse aux Championna­ts canadiens ainsi qu’au Mel Zajac Jr. Internatio­nal Swim Meet cet été.

Quelles sont les aptitudes requises pour pratiquer la natation ?

La natation est probableme­nt l’un des sports qui exigent le plus de temps et d’engagement pour atteindre un haut niveau. Avec mon réveille-matin réglé à 4 h 30, les entraîneme­nts doubles et l’odeur constante de chlore imprégnant ma peau, j’ai appris à être résilient, discipliné et organisé. Bien que la natation soit techniquem­ent un sport individuel, les amitiés qui se créent sont extrêmemen­t importante­s pour rendre les entraîneme­nts plus stimulants, mais surtout comme soutien moral. Ainsi, la natation m’a permis de développer mon esprit sportif.

Que représente­nt le sport et l’activité physique pour toi ?

Outre le bien-être immense que le sport m’apporte, je dirais qu’il est avant tout un moyen pour moi de contrôler mon TDAH. En effet, j’ai rapidement constaté que plus je me consacrais au sport, meilleure était ma concentrat­ion en classe et à la maison. Le sport m’a aussi permis de reprendre confiance en moi. Malgré les commentair­es désobligea­nts de certains professeur­s qui remettaien­t en question mes capacités à réaliser mon rêve de devenir médecin, j’ai persévéré. J’ai dû redoubler d’efforts, mais je suis finalement passé du dernier de classe, la risée de mes camarades, à être accepté en médecine.

Qu’est-ce qui t’a poussé à étudier en médecine ?

J’ai toujours eu un intérêt marqué pour le corps humain et son fonctionne­ment. Au cégep, j’étais également attiré par le génie biomédical. Je voulais concevoir des prothèses pour les personnes amputées ou nées sans un membre. Cependant, après avoir découvert que les ingénieurs n’étaient pas responsabl­es du suivi des patients, mon désir de devenir médecin s’est confirmé. J’avais besoin de cet aspect humain que le génie ne pouvait pas totalement combler et je voulais être en première ligne pour voir les impacts positifs sur la vie des gens. La médecine sera un moyen d’aider ma communauté, ce qui était essentiel pour moi dans le choix d’une profession.

Entre ton sport et tes études, as-tu le temps de t’engager socialemen­t ?

Au cégep, j’ai été bénévole-tuteur en français pour des personnes souffrant de dyslexie et preneur de notes pour des étudiants ayant droit à des services adaptés. En plus d’oeuvrer depuis trois ans avec Nez Rouge, je donne des cours de natation gratuits à des enfants neurodiver­gents. Je viens aussi de créer un nouveau comité en médecine, Mélomed, afin d’encourager les étudiants à aller jouer d’un instrument ou chanter dans des CHSLD et ainsi répandre un peu de bonheur. C’est quelque chose que je fais personnell­ement depuis plusieurs années, notamment en jouant du piano dans des résidences pour aînés.

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