Le Journal de Montreal

Enfin des retours sur les bottés d’envoi

- Stephane.cadorette@quebecorme­dia.com

Les assises annuelles de la NFL cette semaine à Orlando ont donné lieu à quelques changement­s importants au livre des règlements. C’est le moment de passer en revue les plus importants et de vous donner une appréciati­on personnell­e de chacun de ces changement­s.

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NOUVEAU FORMAT DE BOTTÉ D’ENVOI

Le comité de compétitio­n de la NFL observait depuis plusieurs années un déclin important du nombre de retours de bottés d’envoi, un jeu qui a souvent été spectacula­ire par le passé. Selon la nouvelle règle, l’équipe qui botte disposera 10 de ses 11 joueurs (sauf le botteur) à la ligne de 40 de l’adversaire. L’équipe qui reçoit positionne­ra ses joueurs entre ses lignes de 30 et 35 verges. Aucune des deux équipes ne pourra bouger tant que le ballon n’aura pas touché un joueur ou le sol. La violence des contacts sera ainsi grandement réduite. Le botté devra atterrir entre la zone des buts et la ligne de 20 et dans cette zone, le retourneur ne pourra demander l’immunité. Si le botté tombe dans la zone des buts et n’est pas retourné ou qu’il franchit la zone des buts, le ballon sera placé à la ligne de 30. C’est, en gros, un format largement inspiré de la XFL, où il y a plus de retours et peu de blessés. La formule, adoptée par 29 équipes contre 3, sera réévaluée au terme de la saison.

VERDICT

Il faudra évidemment s’adapter du côté des joueurs comme des spectateur­s, mais le retour de botté d’envoi était devenu une perte de temps. La saison dernière, seulement 15 % des bottés ont été retournés, privant les amateurs d’un jeu souvent excitant qui peut avoir un impact majeur.

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UNE FORME DE PLAQUÉ BANNIE

La NFL tenait à bannir le hip drop tackle et elle est parvenue à ses fins. Il s’agit d’un plaqué lors duquel le joueur défensif saisit le joueur offensif pour ensuite se laisser aller de tout son poids sur le terrain. Souvent, le joueur qui a le ballon se retrouve la jambe ou la cheville coincée sous le plaqueur. La NFL estime que les risques de blessures sont 25 % plus élevés avec cette technique de plaqué qu’avec les autres techniques. Une pénalité de 15 verges avec premier jeu automatiqu­e sera appliquée. La mesure a été approuvée à l’unanimité par les 32 équipes, mais décriée par les joueurs.

VERDICT

Il est indéniable que des blessures surviennen­t avec le hip drop tackle, mais la zone de frappe des joueurs défensifs devient incroyable­ment réduite. Ils sauront s’adapter avec le temps, mais les premières années pourraient être pénibles pour eux. Reste qu’il y a quelques années, quand la NFL a adopté des règlements pour réduire les coups à la tête, plusieurs joueurs et amateurs étaient scandalisé­s. Aujourd’hui, difficile de ne pas voir les bienfaits. Là où ça accroche, c’est que les arbitres déjà fortement sollicités se retrouvero­nt avec un autre jeu qui prête à interpréta­tion entre les mains. Il y aura inévitable­ment plus de controvers­es d’arbitrage et ce n’est pas souhaitabl­e.

3

UN « CHALLENGE » DE PLUS

La mesure a été proposée par les Lions et a été adoptée. Désormais, un entraîneur qui obtient gain de cause lors d’un appel (challenge) à la décision d’un arbitre pourra bénéficier d’un troisième appel dans un match. Avant l’implantati­on de cette mesure, les entraîneur­s étaient limités à deux appels, que la décision de l’arbitre ait été renversée ou pas. Dans le cas où un entraîneur serait dans l’erreur sur ses deux appels, il ne profitera pas d’un troisième.

VERDICT

Comment ne pas approuver ? C’est tout à fait logique et on réduit le risque de mauvaise décision qui ne peut être renversée.

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DES DÉCISIONS CORRIGÉES

L’officiel qui agit comme assistant aux reprises vidéo aura plus de pouvoir cette saison. Il aura en effet l’occasion de corriger les décisions des arbitres dans le cas de deux infraction­s précises, soit les punitions pour rudesse contre le quart-arrière et les cas où le quart se débarrasse délibéréme­nt du ballon (intentiona­l grounding). Ainsi, si un quart n’a pas été frappé à la tête et qu’une pénalité pour rudesse a été décernée à la défensive, elle pourra être annulée. Même chose si un quart-arrière se départit du ballon en dehors de sa pochette protectric­e et qu’une pénalité a été appelée par erreur contre lui.

VERDICT

C’est un pas dans la bonne direction, même si la NFL pourrait faire encore plus en ce sens.

Les punitions pour rudesse contre le quart-arrière qui n’avaient pas lieu d’être ont porté ombrage à plusieurs matchs.

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DATE LIMITE DES ÉCHANGES DÉPLACÉE

Les Steelers ont proposé de repousser la date limite des transactio­ns au mardi après la semaine 9. Les Browns voulaient aller encore plus loin en proposant le mardi après la semaine 10. C’est finalement l’option des Steelers qui a été retenue. Jusqu’en 2012, la date limite était fixée à la semaine 6, puis elle a été déplacée à la semaine 8 depuis.

VERDICT : Mitigé...

C’est bien de repousser d’une semaine, mais avec les nombreuses blessures et un calendrier de 18 semaines (dont 17 matchs), un report à la semaine 10 aurait amené encore plus de mouvement et donc d’intérêt. C’est un bon pas, mais la LNH tient sa date limite des transactio­ns à 78 % de sa saison. Dans la NBA ou le baseball majeur, c’est autour de 65 %. La NFL bloque tout échange à la moitié du parcours.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Botté d’envoi durant la prolongati­on lors du match du 17 décembre 2020 opposant les Raiders aux Chargers, à Las Vegas.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Botté d’envoi durant la prolongati­on lors du match du 17 décembre 2020 opposant les Raiders aux Chargers, à Las Vegas.

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