Des restaurateurs en ont ras le bol des vols
Des clients n’hésitent pas à dérober des décorations ou de la vaisselle
Décorations, ustensiles, verres et même « sent-bon » pour toilette : des restaurateurs montréalais lancent un cri du coeur contre les clients qui les volent sans gêne.
« On s’est fait voler une affiche dans la salle de bain le week-end dernier, une illustration que l’artiste Ben Tardif nous avait offerte lors de l’ouverture du restaurant », dénonce Marc-Olivier Frappier, chef du célèbre Mon Lapin.
« La personne qui a fait ça a pris le temps de décrocher le cadre, de voler l’illustration puis de raccrocher le cadre… c’est un vrai vol ! » s’insurge celui dont le commerce a été élu en 2023 meilleur restaurant au pays par Canada’s 100 Best et le magazine Maclean’s.
Désormais, les « clients-cleptomanes » ne se limitent plus au verre à bière dérobé en fin de soirée, assure Marc-Olivier Frappier.
Depuis qu’il a ouvert son resto il y a six ans, tout y passe. On parle de vols d’ustensiles et de vaisselle antiques, d’oeuvres d’art, d’éléments de décoration ou encore de plantes. Il connaît même un restaurateur qui s’est fait voler un siège de toilette !
« Dernièrement, j’ai acheté 36 piques à Martini. Deux semaines après, il en reste juste six », confie, désabusé, le chef de 35 ans.
VOL DE LA… JOCONDE
C’est carrément un portrait de Mona Lisa que Linda Girolamo, de la Pizzeria Napoletana s’est fait piquer… ou presque.
« Il y a quelques années, un homme est entré dans le restaurant, a décroché un cadre de Mona Lisa qui était accroché au mur, avant de s’enfuir en courant. Finalement, des serveurs du restaurant lui ont couru après et ont pu récupérer le cadre », raconte, avec humour, la propriétaire du commerce qui est une institution de la Petite-Italie.
« Nous avons raccroché le cadre au mur, même un peu grafigné », se rappelle celle qui a repris la pizzeria familiale rachetée par son père à la fin des années 1970.
Elle fait le même constat que Marc-Olivier Frappier. Salière, poivrière, sucrier : tout finit toujours par disparaître.
« Les clients volent également les “sentbon” dans les toilettes. J’ai arrêté d’en acheter de qualité, car les gens les volent systématiquement, même ceux en plastique », témoigne-t-elle.
« SVP NE PAS VOLER »
Elle a même fini par apposer un autocollant « SVP ne pas voler » au-dessus de chaque diffuseur de parfum.
Si l’on en croit les commentaires sous une publication de M. Frappier sur Instagram, les vols semblent être monnaie courante dans les restaurants de Montréal.
Dernièrement, le chef du restaurant Rita, Joey D’Alleva, s’est fait dérober une photo de famille, à l’intérieur d’un cadre.
Un autre restaurant, le Petit Sao, a lui aussi fait la liste de ce qui disparaît dans les cinq établissements que compte l’enseigne.
« Sriracha, sauces, lampes sur les tables… on se sent moins seuls, mais c’est scandaleux de voir que ce ne sont pas des cas isolés », peut-on lire.