Isolée comme si elle était en prison
Louise Houle vivait comme dans une « prison », confie sa soeur.
« Il est très contrôlant et possessif, souffle Manon Houle, qui était la plus grande confidente de la victime. Elle ne pouvait pas recevoir de monde, elle pouvait difficilement sortir, c’est comme si elle était en prison. »
C’est elle qui a trouvé sa soeur, Louise Houle, ensanglantée et sans vie dans son lit, hier matin.
Jointe au téléphone, la dame a la voix cassée et accepte toutefois de raconter sa version des faits, principalement car elle est convaincue que son beau-frère, qui se serait enlevé la vie après son geste, a tout prémédité.
Manon Houle vit dans la maison voisine, chemin du Lac-aux-Ours. Voyant qu’elle n’était pas partie pour le boulot ce matin, elle a décidé d’aller voir.
C’est à ce moment qu’elle a découvert Mario Nadon, le mari de sa soeur, qui semblait sans vie dans son lit. Prise de panique, elle est retournée chez elle pour appeler de l’aide.
« Mais là, j’ai décidé d’y retourner pour être sûre de ce que j’avais vu et c’est là que j’ai regardé comme il faut et que j’ai vu ma soeur, pleine de sang, avec une arme au sol. Il n’a pas dû avoir trop de misère, ma soeur prend des somnifères pour dormir. »
VIDER LA MAISON DES ARMES
Si elle avait su ce qui se passerait, Manon Houle aurait insisté davantage pour que sa soeur vienne s’installer chez elle en attendant que le divorce se règle. En effet, le couple battait de l’aile depuis 5 ou 6 ans, explique-t-elle.
« On s’inquiétait pour elle, dit-elle. On lui avait dit de sortir les armes de la maison, mais elle refusait, disant qu’il allait se fâcher si elle cassait son cadenas. »
Mardi, Mario Nadon a rencontré une avocate et selon la famille de la victime, les choses ne se seraient pas déroulées comme il l’aurait souhaité.
Depuis des années, l’homme de 67 ans répétait à sa femme qu’il allait mourir avant elle. Mais depuis les Fêtes, il avait changé de discours, en lui répétant régulièrement que peutêtre que ce serait elle, finalement, qui mourrait avant lui, raconte Mme Houle.
« Pour nous, c’est clairement un geste prémédité », dénonce-t-elle.