Elle a remboursé les huîtres… avec les intérêts
Dominique Ollivier a bel et bien remboursé aux contribuables son désormais célèbre souper d’huîtres à 347 $ pris à Paris en 2016, ajoutant même près de 80 $ en intérêts.
La Ville de Montréal a récemment transmis à notre Bureau d’enquête une copie du chèque que Mme Ollivier a émis le 14 novembre dernier, soit le lendemain de sa démission du poste de numéro deux de l’administration de la mairesse Valérie Plante.
Le chèque de 427,01 $ porte la mention « souper remboursé Paris 2016 avec intérêt ».
MISSION DE 23 JOURS
Celle qui a présidé l’OCPM de 2014 à 2021 avait jugé bon de facturer aux Montréalais ce souper qui visait à souligner la « contribution remarquable » à l’organisme de son ex-partenaire d’affaires Guy Grenier.
Le repas avait été pris dans le cadre d’une mission officielle de l’OCPM d’une durée de 23 jours.
En novembre, notre Bureau d’enquête révélait l’existence de ce repas dans le cadre d’une enquête sur les dépenses des dirigeants de l’OCPM, incluant Mme Ollivier à titre de présidente, de même que l’ex-secrétaire général Luc Doray et leurs successeurs respectifs, Isabelle Beaulieu et Guy Grenier.
Ces deux derniers ont été congédiés respectivement en novembre et en février. La mairesse Valérie Plante a également demandé au vérificateur général d’enquêter sur la gestion de l’OCPM.
PAS SA MEILLEURE IDÉE
Dans les jours suivant la publication de nos reportages, Mme Ollivier avait convenu que facturer ce repas aux Montréalais n’était « pas [s]a meilleure idée ».
« J’avoue, avec le recul, que je n’aurais peut-être pas fait le même choix aujourd’hui », avait-elle déclaré à TVA.
Dans une poursuite civile de 1,7 M$ déposée au début février contre Québecor, Dominique Ollivier affirme qu’elle s’est « sentie obligée de rembourser cette somme, alors qu’elle avait été réclamée de façon légitime ».
Selon ses allégations, les reportages ont créé « la fausse impression » qu’il s’agissait « d’une dépense purement personnelle et injustifiée ».
Mme Ollivier avance aussi que le dévoilement au grand jour de son utilisation des fonds publics a « compromis de façon durable sa carrière politique ».
Les journalistes Annabelle Blais et Dominique Cambron-Goulet, de notre Bureau d’enquête, ont remporté hier soir le prix pour l’enquête de l’année, remis par l’émission Dans les médias, diffusée à Télé-Québec. Ce prix récompense leur travail pour mettre en lumière les dépenses de fonds publics à l’OCPM.