Me voici orphelin de médecin… avec 2,3 millions de mes compatriotes !
Je fais nouvellement partie de la famille des orphelins de médecin et, vous allez me trouver chanceux, je semble aussi abonné au club sélect des cardiaques sans cardiologue.
Quelque 2,3 millions de Québécois sans médecin de famille ? J’ignorais que nous étions si nombreux : je me sens moins seul !
ADIEU, DOCTEUR !
D’innombrables gens autour de moi me racontaient leurs angoisses d’attendre depuis des mois ou des années. Habitué à mon docteur et à mon cardiologue, je ne savais plus ce que c’était qu’être orphelin de médecin. Puis, ça m’est arrivé.
Mon médecin généraliste a perdu patience parce que des patientes ont porté plainte contre lui, m’a-t-il raconté.
Il leur avait recommandé de retrouver un poids santé.
(Avec moi aussi, sur ce point, il a toujours été strict. « Gilles, tu as cinq livres de trop ! »)
Il m’a raconté aussi que le Collège des médecins du Québec l’a sermonné pour sa calligraphie (que les pharmaciens n’ont pourtant jamais eu de mal à lire sur mes ordonnances).
Écoeuré, le voilà à la retraite… et me voici sur la liste d’attente !
CARDIOLOGUE RECHERCHÉ
Ne vous inquiétez pas pour mon coeur. J’ai seulement subi un quintuple pontage coronarien il y a presque vingt ans, alors mon cas n’est pas très grave…
Me voici sans nouvelle de mon cardiologue depuis le 8 mars. Sa clinique a fermé ses portes sans avertissement, je me suis cogné à la vitre en me présentant à un rendez-vous de suivi.
J’appelle et… pas de service au numéro que vous avez composé.
À l’hôpital de Verdun auquel il est rattaché, deux préposées blasées au regard vide et aux gestes lents, afin de se débarrasser de moi, m’ont donné le numéro d’un CLSC où il ne travaille pas…
Si ça continue, je vais appeler au privé… soit pour un médecin, soit pour un détective capable de retrouver mon cardiologue !