Le Journal de Montreal

Après le « massacre », l’accusée appelle son amie pour le ménage

Elle s’est fait dire « qu’ils ont pris une machette et qu’ils ont couru après un gars »

- MICHAËL NGUYEN

Une Montréalai­se accusée d’avoir torturé et tué un homme lors d’un « massacre » chez elle a par la suite appelé une amie pour s’occuper du ménage, a témoigné cette dernière hier.

« Elle m’a dit qu’ils ont pris une machette et qu’ils ont couru après un gars et qu’ils ont viré fous sur lui au point où c’était un massacre », a témoigné Christina Saulnier, lors du procès de son amie Véronique Manceaux au palais de justice de Montréal.

Visiblemen­t nerveuse, Mme Saulnier a pris la barre des témoins hier, afin de relater les bribes d’informatio­ns qu’elle a pu entendre à la suite du meurtre de Jimmy Méthot en septembre 2021.

Selon la Couronne, M. Méthot s’était rendu chez l’accusée ce soir-là, en compagnie d’autres individus. Un conflit aurait toutefois éclaté et à un moment, Manceaux aurait alors commencé à frapper la victime, qui aurait sans succès tenté de fuir. Ses assaillant­s, dont un mineur, lui auraient ensuite servi un « dernier repas », puis l’auraient forcé à boire du liquide inflammabl­e.

« Je ne veux pas crever comme ça », aurait alors supplié M. Méthot, qui a ensuite été poignardé à mort.

FEMME DE MÉNAGE

« Dans les jours suivants, il y a eu un nettoyage des lieux, vous entendrez une experte qui a décelé ces traces », avait expliqué Me Jasmine Guillaume au jury lors de l’ouverture du procès.

Et pour cela, Manceaux aurait appelé son amie qui travaillai­t comme femme de ménage pour une entreprise privée.

« Elle m’avait dit que le logement était en désordre à la suite d’une fête, a témoigné la femme. Que c’était arrivé il y a quelques jours, que quelque chose était arrivé, elle était un peu en panique. »

Étant concentrée à conduire, Mme Saulnier n’a pas fait de cas de ce que lui disait son amie, si bien qu’elle n’a pas semblé faire attention quand l’accusée lui aurait dit que « quelqu’un est mort ».

JUSTE AVANT L’ARRIVÉE DE LA POLICE

Une fois sur place, la femme de ménage a commencé à faire son travail quand deux hommes sont arrivés sur place. Mme Saulnier a affirmé qu’elle ne les connaissai­t pas, mais qu’à un moment, Manceaux se serait énervée contre eux.

« Elle était fâchée qu’ils ne soient pas arrivés plus tôt, et qu’elle devait tout faire elle-même », a expliqué son amie.

Ce n’est que vers la fin du ménage que Mme Saulnier a eu plus de détails sur l’affaire, soit l’attaque à la machette qui aurait tourné en « massacre ».

« Après, je suis rentrée chez moi, a dit la témoin. Je suis passée devant plus tard et j’ai vu la police, alors je suis retournée directemen­t à la maison. »

Ce n’est que des semaines plus tard que des enquêteurs l’ont contactée.

Le procès de Manceaux, qui est accusée de meurtre au premier degré et d’outrage à un cadavre, est prévu pour environ quatre semaines. Elle est représenté­e par Mes Carl Devost Fortin et Fanie Lacroix, tandis que Me Marie-Claude Bourassa assiste Me Jasmine Guillaume pour la poursuite.

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2. Les policiers se sont attardés à cette boîte de pâté au poulet. Selon la Couronne, la victime se serait fait servir un « dernier repas ». 3. De l’allume-charbon a aussi été trouvé. 2
PHOTOS FOURNIES PAR LA COUR 1. Une trousse de premiers soins avec des bandages souillés a été retrouvée au domicile de l’accusée. 2. Les policiers se sont attardés à cette boîte de pâté au poulet. Selon la Couronne, la victime se serait fait servir un « dernier repas ». 3. De l’allume-charbon a aussi été trouvé. 2
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VÉRONIQUE MANCEAUX Accusée

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