Un populaire casino fermé par Kahnawake
L’établissement va contester cette décision
Le conseil de bande de Kahnawake a ordonné mardi la fermeture d’un populaire casino sur son territoire, en raison d’allégations de blanchiment d’argent réalisé par un riche homme d’affaires d’origine albanaise.
Une enquête confiée par le Conseil à une firme privée a révélé « qu’il y avait un propriétaire bénéficiaire non divulgué du Magic Palace […] qui exerçait un contrôle significatif sur l’établissement et recevait la majorité des avantages », a indiqué l’administration mohawk par communiqué.
Cette situation contreviendrait à l’accord de redevance permettant à Magic Palace d’opérer sur le territoire de Kahnawake, précisait le communiqué.
Le Conseil n’a pas révélé l’identité du bénéficiaire secret, mais a indiqué avoir lancé cette enquête à la suite d’informations contenues dans des dossiers judiciaires alléguant que des activités criminelles y avaient eu lieu.
Le quotidien La Presse révélait en octobre dernier que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) soupçonnait le ressortissant albanais Luftar Hysa de faire du blanchiment d’argent par le biais du Magic Palace.
M. Hysa se serait « infiltré » dans la réserve de Kahnawake « pour faciliter les activités de blanchiment d’argent au nom du cartel mexicain de Sinaloa, ainsi que pour son propre compte », précisait une enquêteuse de la GRC dans une dénonciation sous serment.
Joint par l’Agence QMI, l’avocat du Magic Palace a balayé du revers de la main les allégations du conseil de bande et de la GRC, les qualifiant de « foutaise ».
« Aucune preuve n’a été donnée. […] On n’a rien à se reprocher », a insisté Me Pierre L’Écuyer.
Quant au rôle de Luftar Hysa dans le casino, il serait « un investisseur, pas un actionnaire », a-t-il dit, sans vouloir préciser son degré d’implication.
DÉCISION CONTESTÉE
Chose certaine, le restaurant situé dans le casino porte le prénom de l’épouse de Luftar Hysa, soit Mirela.
« C’est un nom italien pour un restaurant italien », s’est contenté de dire Me L’Écuyer.
Ce dernier compte déposer aujourd’hui une contestation de la décision du conseil de bande, laquelle doit être entendue dans les 30 jours.
Luftar Hysa n’habite pas la réserve. Il possède avec son épouse une somptueuse demeure à Mont-Royal. En 2021, des hypothèques légales déposées sur la résidence du couple par Revenu Québec indiquaient qu’il devait à l’impôt quelque 220 000 $.