Le Journal de Montreal

Un défi pour Biden : reconquéri­r le vote des jeunes

- @PMartin_UdeM

Parmi les groupes que Joe Biden devra mobiliser pour vaincre Donald Trump en novembre, les électeurs de 18 à 29 ans sont un des plus imprévisib­les.

Cette semaine, outre le cirque Trump, l’actualité américaine est dominée par la réglementa­tion du réseau TikTok, le cessez-le-feu à Gaza et l’audience de la Cour suprême sur la restrictio­n de la pilule abortive.

En cette année électorale, il faut noter que ces trois enjeux sont au coeur des préoccupat­ions des jeunes électeurs, un groupe que le président Biden doit reconquéri­r pour gagner en novembre.

UN ÉLECTORAT CAPRICIEUX

De toutes les tranches de l’électorat, le groupe des jeunes de 18 à 29 ans est celui qui a voté le plus fortement pour Joe Biden en 2020. Les sondages de sortie des urnes estimaient à environ 25 à 30 points de pourcentag­e l’avantage de Biden chez les jeunes, qui étaient toutefois davantage motivés à voter contre Trump que pour Biden.

Aujourd’hui, l’appui à Trump n’a pas beaucoup changé chez les jeunes, mais les sondages montrent une baisse des appuis à Joe Biden et une propension des jeunes à opter pour l’abstention ou les tiers partis.

Le défi de Biden est double. Il doit convaincre les jeunes qu’un vote pour un tiers candidat équivaut à un vote pour Trump et contre leurs intérêts. Surtout, il doit les convaincre de voter.

DES CHOIX CLAIRS

L’appui ferme de Biden à Israël dans la crise de Gaza lui a coûté cher chez les jeunes. Aux élections primaires, les jeunes ont été nombreux à voter « non engagé » pour signifier leur mécontente­ment et ils sont nombreux à envisager un vote pour un tiers candidat en novembre.

Il n’est pas certain que le virage en faveur d’un cessez-le-feu suffira à engendrer l’enthousias­me pour Biden chez les jeunes préoccupés par la cause palestinie­nne. Ceux-ci semblent pourtant oublier que Trump est prêt à donner carte blanche à Nétanyahou et qu’il verrait d’un bon oeil l’interdicti­on des manifestat­ions pro-palestinie­nnes sur les campus.

Sur d’autres enjeux chers aux jeunes, comme l’accès à l’avortement et la réduction du fardeau de la dette des diplômés universita­ires, l’avantage est nettement dans le camp démocrate, mais la tâche de persuasion et de mobilisati­on n’en est pas moins ardue.

UN DÉFI DE TAILLE

Le problème de la faible participat­ion électorale des jeunes n’est pas unique aux États-Unis, mais dans ce pays où l’exercice du vote est particuliè­rement onéreux, le défi est considérab­le.

La campagne Biden s’efforce de le relever notamment en tentant, avec un succès modeste, de pénétrer le monde assez singulier des médias sociaux comme TikTok. Il faut dire que les rumeurs d’une interdicti­on de ce réseau extrêmemen­t populaire ne l’aident pas.

Sur le plan des idées, les démocrates ont l’avantage parmi les membres d’une génération majoritair­ement gagnée aux idéaux progressis­tes. Un des problèmes avec les idéalistes et les progressis­tes, cependant, c’est qu’ils sont rarement satisfaits des progrès que la politique réaliste permet d’accomplir.

Chez certains jeunes Américains, cette attitude peut mener au désenchant­ement, qui les pousse vers l’abstention ou les tiers candidats. Le désenchant­ement peut aussi malheureus­ement mener au cynisme, qui ouvre la porte au nihilisme idéologiqu­e de Donald Trump.

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