« Ils ont échappé à la mort pour l’affronter » à Rafah
La ville du sud de Gaza a été bombardée par Israël
AFP | Des dizaines de Palestiniens ont été tués hier dans d’intenses bombardements israéliens sur la bande de Gaza, où des affrontements opposent soldats israéliens et combattants palestiniens du Hamas aux abords de plusieurs hôpitaux.
Déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, la guerre ne connaît aucun répit dans le territoire palestinien assiégé, où 76 Palestiniens ont péri en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Une boule de feu a illuminé le ciel nocturne au-dessus de Rafah après une frappe sur cette ville du sud de Gaza où sont massés 1,5 million de Palestiniens selon l’ONU, en majorité des déplacés qui vivent sous la menace d’une offensive terrestre annoncée par Israël.
« Des gens étaient assis et tout à coup, des débris ont envahi l’endroit. Ils ont échappé à la mort [avant de se réfugier à Rafah], pour l’affronter ici », a raconté Moussa Dahir, rescapé d’une frappe dans cette ville qui a tué ses parents et détruit sa maison.
Pendant ce temps, l’armée poursuit son opération dans le complexe hospitalier al-Chifa de Gaza-Ville dans le nord. Elle a dit avoir tué jusque-là « des dizaines de terroristes », en avoir arrêté « des centaines » et saisi des armes.
À Khan Younès, dans le sud, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal.
« LIBÉRER LES OTAGES »
Par ailleurs, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a appelé hier « le monde à agir » et faire « tout pour libérer nos otages », après la publication dans le New York Times d’une entrevue d’une ex-otage du Hamas, Amit Soussana, une avocate de 40 ans qui a fait des révélations d’agressions sexuelles subies pendant sa captivité de 55 jours.
Alors qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant lundi à un « cessez-le-feu immédiat » est restée sans effet, le Qatar, pays médiateur avec les États-Unis et l’Égypte, a affirmé que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël pour une trêve associée à un échange d’otages et de prisonniers palestiniens se poursuivaient, malgré les obstacles.
Le gouvernement israélien avait exprimé sa colère après l’abstention de l’allié américain et avait annulé l’envoi d’une délégation à Washington pour discuter du projet d’offensive terrestre à Rafah.
Mais hier, un haut responsable américain a déclaré que les services de Benyamin Nétanyahou avaient « fait savoir qu’ils aimeraient trouver une nouvelle date pour organiser la réunion consacrée à Rafah ».