Le Journal de Montreal

Neev : une folie pas ordinaire

- SAMUEL PRADIER Agence QMI

Après plus de 14 ans passés dans la relève, Neev a enfin lancé son premier spectacle solo, Pas besoin d’ajouter la sauce ,dontla première médiatique s’est déroulée mardi à L’Olympia de Montréal. L’humoriste nous offre un joyeux condensé de lui-même : ses origines, ses souvenirs, ses passions et ses travers.

Dès son arrivée sur scène, Neev parle du temps qui passe et des choses qui ont changé depuis sa jeunesse, lui qui a grandi au Québec avec des parents immigrants. Il déroule tout un tas de souvenirs nostalgiqu­es qui résonnent dans le public, que ce soit les jouets de son enfance ou ses souvenirs télévisuel­s. « J’adorais Les Débrouilla­rds, avec Gregory Charles mince et qui ne transpirai­t pas ».

INSPIRATIO­N

Plus tard, il dérive sur l’évolution du café, du jus de chaussette de nos grands-parents à Starbucks, en passant par le Nescafé, le café pas buvable de Dunkin Donuts, et les bons vieux espressos italiens.

Lorsqu’il évoque l’évolution des moeurs due à l’Internet, il fait mouche en parlant du site OnlyFans ou de sa première visite, à la suite d’un concours radio, dans un sex shop.

L’efficacité de l’humour de Neev se concrétise dans son choix de sujets, on sent qu’il veut rejoindre les préoccupat­ions de sa génération, ceux nés dans les années 1980-1990. Ainsi, son passage sur les groupes Facebook des accros du Costco, dont sa femme est friande, trouve un écho impression­nant dans le public. De nombreuses femmes dans l’assistance se sont reconnues.

JUIF ET ARABE

La deuxième partie du spectacle, dans laquelle il parle davantage de lui et de sa famille, est plus cohérente et surtout encore plus drôle.

Avec simplicité et bienveilla­nce, il confirme qu’on peut être juif et arabe, et raconte les nombreux stéréotype­s auxquels il a dû se heurter dans sa vie. Le récit de son premier voyage au Maroc, pays d’origine de sa famille, est très drôle, notamment pour le décalage entre ce qu’il croyait et la réalité. Il explique également les origines de sa passion pour Noël, alors que son père refusait qu’il y ait un sapin dans sa maison.

Neev termine son spectacle avec un petit tour d’horizon des radios communauta­ires, notamment les radios latinos et haïtiennes, dont il imite les accents avec brio. Le crescendo comique atteint un autre sommet lorsqu’il parle de ses expression­s québécoise­s favorites, comme « ga ben », « tan peu » ou « s’cuse ».

Juif, Arabe et Québécois, Neev est aussi un humoriste sympathiqu­e, qui crée une complicité immédiate avec le public, et l’emmène rapidement dans sa folie pas ordinaire.

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PHOTO MARTIN ALARIE Neev sur les planches de L’Olympia mardi.

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