Un propagandiste de l’EI se dit Canadien
L’homme se trouverait à Laval, selon sa page Facebook
Un propagandiste affilié à la branche du groupe armé État islamique (EI), qui a revendiqué l’attentat de Moscou de la semaine dernière, pourrait être établi au Canada, plus précisément à Laval.
Celui qui se présente sous le nom de Sulaiman Dawood al Kanadie est un auteur lié à la publication en ligne Voice of Khorasan, associée à la branche de l’EI, qui revendique l’attaque qui a tué au moins 140 personnes.
Selon un expert établi qui surveille quotidiennement les activités des groupes djihadistes en ligne, il se trouve au Canada, a d’abord révélé CBC News.
« Je lui ai écrit pendant quelques mois. J’ai pu confirmer que c’était la même personne que celle derrière les publications. Son style était le même que dans le magazine. [...] Il m’a dit qu’il vivait au Canada, sans spécifier où », confirme au Journal Riccardo Valle, directeur de la plateforme The Khorasan Diary, établie à Islamabad, au Pakistan.
Il était, depuis le milieu de l’année 2023, sur la piste de l’auteur qui verse dans les théories conspirationnistes et qui a pour thèmes de prédilection la corruption et la religion en Occident.
Sa page Facebook, maintenant inactive, indiquait qu’il était originaire de Toronto et qu’il habitait à Laval, souligne l’expert.
« INQUIÉTANT »
Il croit que l’activité de tels auteurs sur internet devrait préoccuper les autorités canadiennes et des pays occidentaux aux prises avec une tendance à la radicalisation chez les jeunes hommes.
« C’est toujours inquiétant. On a vu la violence à laquelle ça a mené à Moscou », estime aussi Louis Audet Gosselin, directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.
L’historien et sociologue spécialisé dans les dynamiques religieuses explique qu’il y a toujours eu des Canadiens associés à des mouvements djihadistes, qui ont des activistes un peu partout dans le monde.
Par contre, il s’agirait du premier Canadien associé spécifiquement à la branche de l’État islamique du Khorasan.
Les autres sont actifs dans des réseaux de propagande d’autres organes à l’idéologie un peu plus diffuse, selon M. Gosselin.
« On est quand même loin de la situation de 2014-2015. Il y a quand même moins d’activité, de recrues et de popularité. Il reste que ça montre que ça doit demeurer une préoccupation pour les autorités », souligne-t-il.