Le Journal de Montreal

Tué et démembré par vengeance

Le meurtrier prétendait que la victime de La Prairie avait agressé sexuelleme­nt un de ses amis

- CAMILLE PAYANT

Un jeune de 20 ans a reconnu avoir tué et démembré un sexagénair­e pour venger un ami qui aurait été agressé sexuelleme­nt.

Nicolas Côté a plaidé coupable hier matin au palais de justice de Longueuil à des accusation­s de meurtre non prémédité et d’outrage au cadavre de Luc Lafontaine. Il écope donc automatiqu­ement de la prison à vie.

Le meurtrier avait commencé à échanger des textos à connotatio­n sexuelle avec l’homme de 64 ans deux semaines avant le crime dans le but de le « niaiser ».

C’est que dans les mois précédents, il avait appris que M. Lafontaine aurait agressé sexuelleme­nt son ami, alors qu’il était mineur. Le jeune n’avait jamais porté plainte à la police.

En deux semaines, Nicolas Côté avait envoyé 117 messages à sa victime, dont 23 le jour du meurtre. Des photos d’organes génitaux avaient également été échangées.

Le 22 octobre 2022, Nicolas Côté s’est rendu au domicile de Luc Lafontaine, à La Prairie, sur la Rive-Sud de Montréal. Le but était alors clair : la « matérialis­ation » des gestes sexuels décrits dans les textos.

POIGNARDÉ

L’accusé souhaitait toutefois « hameçonner » la victime et « ultimement le provoquer et le confronter » quant aux gestes posés contre son ami et « d’autres jeunes hommes de leur entourage », peut-on lire dans le résumé conjoint des faits lu en cour.

« Ça a dégénéré. Lafontaine a commencé à faire des avances à Nicolas. Il a paniqué et a saisi la première affaire qu’il a vue et a frappé Luc sur la tête », a avoué la copine de Côté, Zoé Boutin, à la suite de son arrestatio­n.

Selon le rapport du pathologis­te judiciaire, Luc Lafontaine a reçu cinq coups de marteau sur la tête.

Le sexagénair­e s’est alors mis à proférer « insultes et menaces à l’égard de l’accusé ».

Côté s’est rendu dans la cuisine pour prendre un couteau et a poignardé Lafontaine à 25 reprises, au cou et à la tête. Trois plaies ont été mortelles, dont une au coeur.

Nicolas Côté a ensuite démembré la victime en plusieurs parties et tenté de nettoyer la scène de crime pendant plusieurs heures.

Il a ensuite envoyé trois textos à la victime afin de détourner les soupçons.

DISPARITIO­N

La disparitio­n de M. Lafontaine a été déclarée le lendemain, après que des proches se sont inquiétés de son absence à une fête familiale.

Les policiers ont rapidement pu conclure que le dernier appel reçu par la victime provenait de Nicolas Côté. Interrogé par des enquêteurs, l’accusé a affirmé « n’avoir jamais rencontré la victime ».

Puis, le 24 octobre 2022 en soirée, alors qu’il est sous filature, l’accusé s’est rendu en voiture chez sa copine, puis dans le stationnem­ent d’une école où il avait laissé le corps la veille.

PRIS AVEC UN CANOT

Ils sont ensuite retournés chez Nicolas Côté afin d’y prendre un canot et se sont rendus à une descente de bateaux à Saint-Basile-le-Grand.

Alors que Côté et Boutin s’apprêtaien­t à mettre les sacs dans le canot, les policiers qui les suivaient ont procédé à leur arrestatio­n.

Nicolas Côté sera de retour en cour en mai en vue de connaître la période avant laquelle il pourra être admissible à une libération conditionn­elle.

Zoé Boutin, 20 ans, avait plaidé coupable en décembre dernier à une accusation d’outrage à un cadavre. La résidente de Sainte-Catherine sera de retour en cour en juin prochain en vue de sa sentence.

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1. Véhicule remorqué en octobre 2022 à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, contenant dans le coffre les restes de Luc Lafontaine (en mortaise).
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2 2. Nicolas Côté, coupable du meurtre.
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PHOTOS D’ARCHIVES, TIRÉE DE FACEBOOK ET FOURNIE PAR LA RÉGIE INTERMUNIC­IPALE DE POLICE ROUSSILLON 3 3. Côté s’était rendu dans cet édifice à logements de La Prairie, sur la RiveSud de Montréal, pour confronter Lafontaine à propos d’agressions sexuelles sur un de ses amis.
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