1 G$ en prêts pour des places en garderie
Le nouveau programme fédéral annoncé hier par Justin Trudeau « va bénéficier au Québec », selon lui
Au lendemain d’une vaste annonce sur le droit des locataires, Justin Trudeau a dévoilé hier un nouveau programme fédéral de 1 milliard $ en prêts à faible taux pour rénover et créer des garderies à travers le Canada.
À ce milliard en prêt s’ajoutent 60 millions $ en subventions. Cet argent sera dédié aux garderies et aux centres de la petite enfance à but non lucratif, qui devront en faire la demande directement à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Ottawa offrira également de rembourser les prêts d’études pour les éducateurs de la petite enfance dans les régions rurales et éloignées et de financer à hauteur de 10 millions $ la formation de nouveaux éducateurs.
« UN AFFAIBLISSEMENT »
Le premier ministre a dévoilé cette initiative à moins de trois semaines du dépôt du budget, après avoir annoncé mercredi son intention d’établir une « charte » des droits des locataires qui établirait un « bail standard » à l’échelle du pays et un potentiel registre des loyers, bien que ces enjeux relèvent traditionnellement des provinces.
« Ottawa utilise notre propre argent en vertu du déséquilibre fiscal et en plus, il le fait sous forme de prêt, qu’il récupérera par la suite », a pesté Yves-François Blanchet dans une déclaration écrite.
Après ces deux annonces budgétaires consécutives, le chef du Bloc Québécois en avait long à dire : il y voit une tendance de plus en plus centralisatrice.
« Nous assistons à un affaiblissement, petit morceau par petit morceau, de l’État québécois et de la nation québécoise, au bénéfice de l’État fédéral, avec l’argent même des Québécois. Tant que personne ne se lèvera debout pour dire “ça arrête maintenant”, Ottawa continuera à passer sur le corps du gouvernement du Québec », a affirmé M. Blanchet.
Prévoyant le coup, M. Trudeau a répondu aux journalistes que le nouvel argent « va bénéficier au Québec » également.
L’idée des garderies à faible coût, a-t-il reconnu, vient directement du Québec, qui a instauré la politique au tournant des années 2000.
« On a toujours reconnu que le Québec a sa façon de faire les choses, particulièrement avec l’annonce d’aujourd’hui sur des places en garderies », a dit le premier ministre en conférence de presse dans la région de Vancouver hier.
Les garderies à 10 $ étaient l’une des promesses des libéraux lors de la dernière campagne électorale.
Le projet, qui dispose de pas moins de 30 milliards $ sur cinq ans, visait initialement à créer 250 000 places à l’échelle du pays.
LE NPD PREND LE CRÉDIT
Le NPD s’est targué d’être à l’origine de ce nouveau programme, qui n’aurait jamais vu jour si le parti n’avait pas mis de pression sur les libéraux.
« Avec les néo-démocrates à la table, nous avons forcé les libéraux à répondre aux besoins des parents en matière de services de garde d’enfants de qualité et abordables pour leurs petits », a déclaré par écrit la néo-démocrate Leah Gazan.
Cette dernière laisse croire, comme Justin Trudeau, que les conservateurs de Pierre Poilievre passeraient la hache dans ces nouveaux programmes sociaux.