Israël doit assurer une aide « de toute urgence » à Gaza
La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien
AFP | La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné hier à Israël d’assurer « une aide humanitaire de toute urgence » à la bande de Gaza assiégée, où l’offensive de l’armée israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas se poursuit dans les secteurs de plusieurs hôpitaux.
Outre le lourd bilan humain et les énormes destructions, la guerre, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, a provoqué une catastrophe humaine dans le territoire palestinien exigu, où la majorité des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU.
Israël doit « veiller sans délai » à ce que soit assurée « sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence » à Gaza, a déclaré la CIJ basée à La Haye.
La situation est particulièrement désespérée dans le nord de la bande Gaza. Selon l’agence de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), seulement 3 % de l’aide entrée dans le territoire palestinien entre le 18 et le 24 mars a atteint le nord.
En dépit des « besoins énormes, les hostilités et les entraves à l’accès [de l’aide] continuent de saper les efforts pour faire parvenir une aide vitale aux civils » de la bande de Gaza, a déploré hier l’Ocha.
OFFENSIVE À RAFAH
Entretemps, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé hier sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien, qu’il considère comme le dernier grand bastion du Hamas et où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les hostilités.
« Nous tenons le nord de la bande de Gaza ainsi que Khan Younès (sud). Nous avons coupé en deux la bande de Gaza et on se prépare à entrer à Rafah », a-t-il dit à des familles de soldats otages dans le territoire palestinien.
COMBATS ET BOMBARDEMENTS
Sur le terrain, combats et bombardements ne connaissent aucun répit.
Tôt hier, le ministère de la Santé du Hamas a fait état d’au moins 66 morts dans la bande de Gaza au cours de la nuit, notamment dans des frappes aériennes.
L’armée israélienne poursuit ses opérations dans le complexe hospitalier al-Chifa, dans la ville de Gaza (nord), disant avoir « éliminé environ 200 terroristes » dans le secteur depuis le 18 mars.
À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal. L’armée israélienne a indiqué hier avoir tué des dizaines de combattants dans le secteur d’al-Amal.