Le Journal de Montreal

Explosion de la taille de l’État : Trudeau est perdu et Legault le suit

- Ex-ministre et ex-chef du NPD

Justin Trudeau a ajouté

100 000 bureaucrat­es à l’appareil fédéral depuis son arrivée, mais ça n’a pas amélioré les services. François Legault, qui a promis de réduire la taille de l’administra­tion à Québec, l’a plutôt gonflée, ajoutant 10 000 nouveaux fonctionna­ires, mais on ne trouve toujours pas de médecin de famille.

François Legault est arrivé comme premier ministre du Québec en 2018 avec une feuille de route exceptionn­elle à son actif.

Lorsqu’on a connu autant le secteur privé que public à très haut niveau, on peut se permettre de livrer un diagnostic des réparation­s à faire.

Legault avait été ministre responsabl­e des deux plus importants dossiers du gouverneme­nt du Québec : la Santé et l’Éducation. Il savait de quoi il parlait.

Avec Trudeau, c’était une autre paire de manches. Il n’avait aucune expérience sérieuse en administra­tion, privée ou publique, avant de devenir chef d’un pays du G7. Il connaissai­t la politique mieux que quiconque, mais encore aujourd’hui, il semble n’avoir jamais compris qu’on fait de la politique pour mieux gérer le gouverneme­nt et ainsi améliorer la vie des gens.

PROMESSES FACILES

Il est toujours de bon ton pour les partis aspirant au pouvoir de critiquer le nombre de « ronds-decuir » dans la bureaucrat­ie.

Legault l’a fait pour se faire élire. Poilievre est en train d’en faire autant aujourd’hui.

Or, un premier ministre est le plus important de l’ensemble des ministres qui nous gouvernent.

C’est lui qui choisit tous les autres.

C’est donc le premier ministre qui est responsabl­e des bons et des mauvais coups de son gouverneme­nt. Et dans les deux cas, Québec et Ottawa, les mauvais coups augmentent en même temps que la taille de l’État !

PRIORITÉ À L’IMAGE

En quittant sa fonction de ministre des Finances à Ottawa, Bill Morneau a écrit un livre intéressan­t sur la gouvernanc­e de Trudeau.

Morneau expliquait que tout tournait autour de Trudeau lui-même. Sur sa personne. Sur son image. Sur sa popularité. Très peu d’attention était portée aux résultats.

Comme un jongleur fatigué, cette tendance lourde de Trudeau de prioriser l’image sur la substance commence à laisser tout tomber par terre.

L’administra­tion publique à Ottawa est dans un état critique et Trudeau n’a aucune expérience ou expertise pour y remédier.

Ça commence à ressembler à une cause perdue et Poilievre est en train d’en profiter.

DE L’ESPOIR

François Legault a fait d’excellents choix de ministres et son gouverneme­nt réussit de très bons coups en conséquenc­e.

Pensons à Sonia LeBel au Conseil du trésor, à Christian Dubé à la Santé ou à Christine Fréchette à l’Immigratio­n. Des dossiers exceptionn­ellement durs où ils réussissen­t vraiment bien.

De l’autre côté de la médaille, il devient de plus en plus difficile de comprendre pourquoi certains ministres sont encore en place.

Avec les cafouillag­es et coups fourrés en Logement, Enseigneme­nt supérieur, Cybersécur­ité et Numérique, Legault, l’administra­teur public, doit assumer ses responsabi­lités.

Un remaniemen­t important et un nouveau départ s’imposent.

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