Le Journal de Montreal

Denis Coderre : une idée dangereuse

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« La politique est l’art de chercher des ennuis, de les trouver, de poser un diagnostic erroné, puis d’appliquer les mauvais remèdes » (Groucho Marx).

Voilà qui décrit parfaiteme­nt la dernière interventi­on de Denis Coderre !

M. Coderre annonçait récemment son projet de nationalis­er l’eau. Rien de moins !

Il veut créer la Société des eaux du Québec (SEQ) afin que l’État s’approprie les entreprise­s d’embouteill­age, garnisse ses coffres et, bien entendu, sauve la planète.

POUVOIR

« Si on est capable de gérer le vin, on doit être capable de gérer l’eau », dit-il.

Notre gestion de l’eau est certes perfectibl­e, mais une SEQ sur le modèle de la SAQ est indubitabl­ement le projet le plus toxique que l’on puisse proposer aux Québécois !

Rappelons à M. Coderre que la SAQ s’enivre de son pouvoir de monopole d’État pour vider les poches des consommate­urs.

Une bouteille de vin que la SAQ paye 7,10 $ au fournisseu­r (transport inclus) est revendue 20 $ au client. Les frais d’exploitati­on de la SAQ sont de 15,2 %. Mais le consommate­ur doit payer des droits d’accise et de douane (3,4 %), une taxe spécifique (7 %), la TPS (4,3 %), la TVQ (8,7 %) et des dividendes à Québec (25,9 %). De quoi avoir la gueule de bois !

L’alcool est un produit surtaxé. C’est un outil fiscal avant d’être un produit de consommati­on.

Avec une SEQ, M. Coderre promet implicitem­ent de taxer chaque gorgée d’eau au nom d’une abstraite prospérité publique.

Il veut contrôler un bien vital et racketter les consommate­urs pour satisfaire la soif insatiable d’un État glouton et inefficace. Il veut assujettir la source de vie aux caprices du pouvoir et aux élucubrati­ons des bureaucrat­es.

SERVITUDE

On voit ce que l’État a fait avec la santé, l’éducation et les routes. M. Coderre ne s’imagine tout de même pas que l’on va maintenant lui confier le monopole de l’eau. L’acte de boire ne peut devenir une servitude !

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