Le Journal de Montreal

Cecchini réfute les accusation­s

- Marc.defoy @quebecorme­dia.com

Le commissair­e de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec, Mario Cecchini, est prêt à répondre aux questions de l’Office de la langue française. Et il aimerait avoir l’occasion de discuter aussi avec le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Il reconnaît que les Voltigeurs de Drummondvi­lle ont commis une erreur en commandant des chandails avec des inscriptio­ns unilingues anglaises en vue des séries éliminatoi­res. Mais il s’insurge contre les personnes qui accusent la LHJMQ de ne pas respecter le français. « C’est complèteme­nt faux », lance-t-il.

Cecchini énumère quantité d’exemples. « Je contrôle la langue de travail en ce qui a trait aux opérations de la ligue », continue-t-il.

« Tout notre personnel est francophon­e à nos bureaux à Bouchervil­le. Les réunions Zoom avec nos gouverneur­s se déroulent en français. Nous avons avec nous un interprète qui transmet en anglais les informatio­ns pour ceux qui ne sont pas familiers avec notre langue.

« Cette année, la Ligue canadienne de hockey [LCH] a embauché, à notre demande, un rédacteur qui apporte du contenu français sur son site d’informatio­n. On aura peut-être remarqué que l’appellatio­n anglaise “CHL” figure dans le bas à l’arrière des chandails que portent nos équipes. À partir de la prochaine saison, on pourra y voir les lettres LCH. »

LEÇON APPRISE

En sa qualité de commissair­e, Cecchini est là pour protéger et défendre l’image de la LHJMQ. Il n’aime pas que des gens mettent en doute la position de la ligue face au fait français.

« Les Voltigeurs de Drummondvi­lle l’ont échappé, ils l’ont reconnu. Ils viennent d’apprendre une leçon, ils vont corriger le tir », reprend-il.

« Notre ligue compte 18 équipes. On ne contrôle pas tous les faits et gestes de chacune d’elles, mais elles ont le mandat de respecter le public. »

Va pour ça, mais qu’en est-il du respect à l’endroit des joueurs francophon­es ? Le commissair­e devrait y voir aussi.

DIRECTIVES EN ANGLAIS

Depuis plusieurs années, les consignes sont données en anglais dans les séances d’entraîneme­nt. On nous explique que c’est une façon de préparer nos jeunes joueurs à l’environnem­ent anglophone qui les attend au niveau profession­nel.

Pourquoi ne pas plutôt dire que ce serait l’occasion pour les joueurs anglophone­s et européens jouant dans la LHJMQ d’apprendre le français ?

Les équipes de la LNH ne s’empêcheron­t jamais de repêcher un bon joueur parce qu’il ne parle pas anglais. Bon nombre de francophon­es y jouant ou y ayant joué l’ont appris sur le tas et sont devenus parfaiteme­nt bilingues.

Les Dodgers de Los Angeles n’ont pas hésité à offrir un contrat de 700 millions $ à Shohei Ohtani, même s’il se déplace encore avec un interprète à ses côtés. Je serais surpris que des slogans japonais soient inscrits sur les murs du vestiaire des Dodgers.

Mais c’est toujours différent au Québec. On retrouve des slogans anglais vantant les mérites de l’effort et de la persévéran­ce dans les vestiaires des équipes de la LHJMQ. Pourquoi pas juste en français ? Vous rappelez-vous le message qui disait « no excuses » dans le vestiaire des joueurs du Canadien ? Sous la pression médiatique, l’organisati­on avait ajouté l’inscriptio­n en français.

C’est peut-être Mike Keane qui avait raison, au bout du compte. « Pas besoin d’apprendre le français pour vivre à Montréal », nous avait-il lancé en pleine face.

« On peut très bien y vivre en communiqua­nt en anglais. »

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PHOTO D’ARCHIVES Le commissair­e de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec, Mario Cecchini, lors d’une conférence de presse tenue en marge du repêchage de la ligue, l’an dernier.

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