Le Journal de Montreal

Près de 600 patients sont morts après être tombés l’an passé

- HUGO DUCHAINE

Près de 600 patients sont morts dans le réseau de la santé l’an dernier à la suite d’un accident, révèle un nouveau rapport, qui dénombre aussi une hausse des chutes aux conséquenc­es graves.

« C’est étrange que ça continue d’augmenter […] Il y a des questions à se poser », affirme le président du Conseil de la protection des malades, Paul Brunet.

Dans son rapport sur les accidents survenus lors de la prestation de services en 2022-23, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) calcule un total de 197 271 chutes ou quasi-chutes. C’est plus de 40 % de tous les incidents de la dernière année dans les établissem­ents du réseau de la santé, comme les hôpitaux ou les centres d’hébergemen­t de soins de longue durée (CHSLD).

De ce nombre, 592 personnes sont mortes à la suite d’une chute (gravité I). C’est 15 % de plus que l’an passé.

UNE NETTE AUGMENTATI­ON

D’ailleurs, le rapport du MSSS remarque que le nombre total de chutes avec des conséquenc­es graves « est en augmentati­on depuis trois ans » :

√ Les événements de gravité G (qui sont à l’origine de conséquenc­es permanente­s sur les fonctions motrices ou cognitives) ont augmenté de 19 % en une année ;

√ Les événements de gravité H (qui sont à l’origine de conséquenc­es nécessitan­t des interventi­ons de maintien de la vie, comme l’intubation, la ventilatio­n assistée, ou la réanimatio­n) sont préoccupan­ts et ont augmenté de 54 % en une seule année.

« La science évolue, les compétence­s aussi […] Est-ce qu’on forme mieux le personnel soignant ? » s’interroge Paul Brunet, qui propose des alertes, des lits plus bas et des planchers matelassés pour minimiser l’impact des chutes.

KINÉSIOLOG­UES ET PHARMACIEN­S

Pour le chercheur au Centre d’excellence sur le vieillisse­ment de Québec, Philippe Voyer, il est normal d’anticiper une hausse des chutes, rapport après rapport, en raison du vieillisse­ment de la population.

Il estime que la présence de kinésiolog­ues serait un atout essentiel pour garder les aînés actifs et en sécurité. Tout comme des pharmacien­s pour s’assurer que la charge médicament­euse reste appropriée, par exemple.

Les patients qui attendent des soins à domicile ou qui restent à l’hôpital avant d’avoir une place en CHSLD courent aussi plus de risques, car leur état va se détériorer.

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