Le Journal de Montreal

On laisse des entreprise­s utiliser nos enfants comme cobayes !

- Richard.martineau @quebecorme­dia.com

Accepterie­z-vous que des laboratoir­es pharmaceut­iques testent des médicament­s sur vos enfants ? Que des corporatio­ns utilisent vos bambins comme cobayes, afin de développer des produits qu’elles vendront à fort prix ?

Bien sûr que non. Vous diriez, avec raison, que ça va contre toutes les règles d’éthique.

Pourtant, c’est exactement ce que nous faisons. Nous avons permis à des entreprise­s gonzilliar­daires de tester des gadgets hyper risqués sur nos enfants. Gratuiteme­nt.

Sans aucune garantie de sécurité. On leur a prêté nos enfants et on leur a dit : « Faites ce que vous voulez avec leur cerveau ! »

DES DOCTEURS FRANKENSTE­IN

Depuis plus d’une décennie, nos enfants sont les cobayes d’une des plus importante­s et des plus dangereuse­s expérience­s jamais entreprise­s dans l’histoire de l’humanité.

Tout ça pour enrichir des corporatio­ns déjà richissime­s.

On est en train de « recâbler » leur cerveau. De changer la façon dont ils vont se comporter, réagir à leur environnem­ent.

Vous vous rappelez ces expérience­s secrètes qu’un psy de l’Université McGill menait dans les années 1950 ? Pour le compte de la CIA, il administra­it à ses patients des doses massives de LSD à leur insu, histoire de « laver » leur cerveau, d’effacer leurs souvenirs et de les transforme­r en zombies.

(Un livre vient d’ailleurs d’être publié sur cette célèbre affaire : Les cobayes oubliés, des journalist­es Sophie-Andrée Blondin et Lisa Ellenwood.)

Eh bien, c’est ce qu’on fait présenteme­nt.

À la différence que cette expérience ne se déroule pas qu’à Montréal, mais aux quatre coins de la planète, et pas à des fins militaires, mais à des fins bassement mercantile­s.

Partout à travers le monde, des millions d’enfants sont en train de muter.

On se croirait dans un film d’horreur de David Cronenberg.

Ils deviennent anxieux. Angoissés. Nerveux. Incapables de développer une vie intérieure. Accros au regard des autres.

De moins en moins empathique­s. De plus en plus stressés. Tristes. Déprimés.

Éprouvant des difficulté­s à se concentrer.

On laisse des docteurs Frankenste­in « scrapper » la vie de nos enfants.

Et détruire nos familles.

UNE ÉPIDÉMIE

J’exagère ? Non.

Toutes les études sérieuses le démontrent noir sur blanc : il y a un lien direct entre la hausse de popularité des médias sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok, etc.) et l’explosion du sentiment d’anxiété chez les jeunes.

Ce n’est plus une théorie. C’est un fait.

Et ça se constate partout : au Canada, aux États-Unis, en Angleterre, en France, au Japon...

On parle de crise de santé mentale majeure chez les jeunes. Du jamais-vu.

Chute des performanc­es académique­s. Insomnie. Dépression. Manque de sommeil. Manque d’exercice. Manque de contacts avec d’autres jeunes. Agressivit­é.

Et tentatives de suicide.

Et on fait quoi ?

Rien.

Parce que nous sommes accros nous aussi. Et que lorsqu’on a la tête baissée sur son cell, on ne regarde pas nos enfants.

En 2015, une adolescent­e américaine sur cinq passait 40 heures par semaine sur les médias sociaux.

En 2023, c’est 46 % des adolescent­s américains qui disent passer presque « tout leur temps libre » en ligne.

C’est une épidémie.

LA GUERRE À LA DROGUE

Ces géants technologi­ques sont en train de détruire non seulement notre santé mentale, mais notre tissu social. En toute connaissan­ce de cause. En sachant fort bien quels sont les effets secondaire­s des produits qu’ils nous offrent.

Le temps est venu de leur demander des comptes.

Ces entreprise­s ne sont ni plus ni moins que des narcotrafi­quants qui s’enrichisse­nt en nous rendant dépendants des drogues hyper puissantes qu’ils fabriquent.

Et qu’ils mettent, avec NOTRE complicité, à la dispositio­n de nos enfants.

À cause de ces entreprise­s sans foi ni loi, qui se croient tout permis, nous sommes tous accros.

Tous malades.

C’est bien beau, mener la guerre aux vendeurs de coke.

Mais les pires pushers ont pignon sur rue et sont cotés à la Bourse.

Paul St-Pierre Plamondon a raison : c’est un problème de santé publique.

L’un des plus graves que nous avons à affronter.

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On permet à des corporatio­ns richissime­s de «scrapper» la vie de nos enfants...
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