Le Journal de Montreal

Quand la tradition de Pâques l’emporte sur l’inflation

Les chocolater­ies ne semblent pas souffrir du climat économique

- JÉRÉMY BERNIER

L’achat de petits oeufs et de poules en chocolat à l’approche de Pâques est une tradition qui a la couenne dure, constatent des chocolatie­rs qui observent toujours un engouement certain pour les petites douceurs malgré l’inflation.

« Depuis une semaine, on est complèteme­nt débordés ! » s’exclame Yves Bonneau, le propriétai­re de la Chocolater­ie Bonneau, à Montréal.

Et il est loin d’être le seul. Du côté de Québec, la propriétai­re de Champagne Chocolater­ie peine à répondre à nos questions, tentant de traiter ses nombreux clients en même temps.

« L’engouement est définitive­ment aussi élevé que les autres années. Les gens ont le goût de se faire plaisir », estime Nathalie Deschênes.

La semaine précédant Pâques est toujours une manne pour les chocolatie­rs, d’un bout à l’autre de l’autoroute 20. On estime qu’elle représente environ 20 % à 30 % du chiffre d’affaires de l’année entière.

UN IMPACT À RETARDEMEN­T

La hausse considérab­le du prix du cacao dans les dernières semaines, dépassant 7000 $ la tonne, laissait pourtant entrevoir des jours sombres pour l’industrie. Il s’agit d’une hausse de près de 170 % depuis l’an dernier, à pareille date.

Or, les chocolatie­rs indiquent que celle-ci ne se fera réellement ressentir que d’ici l’année prochaine.

Les augmentati­ons qui sont observées en ce moment reflètent plutôt la hausse du coût des transports et des salaires, explique-t-on.

« Comme plusieurs, nos chocolats sont déjà faits depuis environ deux ans. Alors on n’a pas doublé nos prix, je vous rassure ! », lance en riant Cédric Allain, du côté de la chocolater­ie artisanale Érico, dans la Vieille Capitale.

« Certains de nos produits ont été augmentés de 5 % à 10 % maximum. S’il faut baisser un peu nos marges, on le fera. Quand on est respectueu­x de la clientèle, elle nous suit », affirme pour sa part M. Bonneau.

D’autres, comme Mme Deschênes, de Champagne Chocolater­ie, tenteront plutôt de conserver les mêmes prix le plus longtemps possible, quitte à réduire un peu les portions vendues pour un prix désigné.

CHOCOLAT AU LAIT À L’HONNEUR

Fudge, mousse au chocolat, produits fins ou fourrés à la crème, les friandises chocolatée­s ne manquent pas pour se sucrer le bec tout en commémoran­t la résurrecti­on du Christ, pour les plus pieux d’entre nous.

Mais les chocolatie­rs sont unanimes : si le chocolat noir représente la majorité des ventes tout au long de l’année, on observe une inversion de la tendance à l’approche de Pâques.

« C’est vraiment le chocolat au lait qui prédomine, notamment en raison des enfants », souligne Maude Gaudreau, propriétai­re de la chocolater­ie haut de gamme État de choc, à Montréal.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Nathalie Deschênes dans sa chocolater­ie artisanale, Champagne Chocolatie­r, sur la rue Saint-Joseph à Québec.

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