Le Journal de Montreal

« Le but était bon » sera mon épitaphe

- rodger.brulotte@quebecorme­dia.com

La carrière de l’ancien joueur des Nordiques Alain Côté a toujours eu un lien avec le Canadien. Le tout a commencé lorsqu’il a été réclamé à la fois par le Tricolore au repêchage des joueurs de la LNH et par les Nordiques à celui de l’AMH en 1977. Il détient le record de longévité pour un joueur des Nordiques : 12 saisons avec l’organisati­on, 2 ans dans l’AMH et 10 ans dans la LNH.

Alain Côté a joué deux matchs qui ont marqué la rivalité entre les Nordiques et les Canadiens. Il a tristement été dans la mêlée générale du Vendredi saint le 20 avril 1984 au Forum de Montréal. Je n’ai pas l’intention d’aborder ce sujet, qui constitue un passage sombre dans l’histoire de la rivalité entre les deux équipes. L’autre événement, je n’y toucherai que très peu, est sans aucun doute lorsque l’arbitre Kerry Fraser, en 1987, avait refusé le but d’Alain Côté lors d’un match de série éliminatoi­re entre les Nordiques et le Canadien.

Découvrons un homme humble dont la loyauté est incontesta­ble qui, tout au long de sa carrière, n’a jamais été échangé. Il restera toujours un Nordique dans son coeur. Même la première fois qu’il a vu son fils, JeanPhilip­pe, jouer pour le Canadien, il n’a pas pu s’empêcher d’être fier et ému de le voir porter le chandail de la formation montréalai­se. D’ailleurs, Alain Côté et Paulin Bordeleau sont les seuls anciens Nordiques dont les fils ont joué pour le Canadien.

Si le but avait été bon.

Ce n’est pas compliqué, on aurait moins parlé du but d’Alain Côté.

Tu songes à mettre une citation sur ton épitaphe.

Le but était bon !

L’arbitre Kerry Fraser t’a dit que c’était grâce à lui que tu étais aussi populaire.

Nous avons participé à un événement promotionn­el à Québec. Il se tourne vers moi en me taquinant au sujet de mon but qu’il avait refusé lors du match de série éliminatoi­re contre le Canadien : « C’est grâce à moi que tu étais aussi populaire ! »

Quelle a été ta réaction ?

J’étais plutôt en colère et choqué, pour ne pas utiliser d’autres expression­s, pendant quelques minutes. Imaginez-vous que c’est Michel Bergeron, mon entraîneur chez les Nordiques, qui m’a calmé. J’aimerais souligner que je serai toujours reconnaiss­ant envers le Tigre, qui avait une énorme confiance en moi avec les Nordiques.

Tu es natif de Matane.

J’ai demeuré avec ma soeur, Martine, chez nos parents, Joseph et Aldea. Mes parents ont prêché par l’exemple. Ma mère, qui est toujours vivante, est une femme au fort caractère qui ne s’est jamais laissé imposer des choses par les autres. Je crois qu’elle m’a inculqué cette attitude.

Mon père n’a jamais fait d’emprunts à la banque.

Il travaillai­t comme camionneur chez Texaco en s’assurant que la famille ne manque de rien. Avant qu’il achète la maison et le chalet, il s’assurait d’avoir assez d’argent pour payer.

Tu as passé de beaux moments à la pêche avec ton père.

« LES NORDIQUES SERONT TOUJOURS DANS MON COEUR » – Alain Côté

Mon père et moi étions assis dans la chaloupe et nous passions de si beaux moments sans jamais prononcer beaucoup de mots.

Tu as fait partie de la chorale de l’école.

Premièreme­nt, j’ai commencé l’école à cinq ans, car mon père avait pris le temps de m’apprendre à lire et il m’a enseigné les mathématiq­ues. En quatrième année, ma mère m’a inscrit afin que je puisse faire partie de la chorale. Cependant, le hockey mineur ne commençait pas avant la catégorie peewee, alors je jouais tous les jours sur la patinoire extérieure de l’école. Au secondaire, je jouais aussi au football.

Tu as gagné une médaille aux Jeux du Québec.

C’était la première année des Jeux, qui se sont déroulés à Rivière-duLoup. J’ai remporté un médaillé en athlétisme dans la catégorie du lancer du disque.

Tu as aussi participé aux Jeux du Canada.

Je représenta­is le Québec, encore une fois dans la catégorie du lancer du disque. Je m’entraînais au Centre Étienne-Desmarteau à Montréal.

As-tu songé à aller aux Jeux olympiques ?

J’ai excellé dans plusieurs discipline­s en athlétisme, mais j’aimais trop jouer au hockey.

As-tu assisté à un match des Nordiques et du Canadien dans ta jeunesse ?

Jamais. Je regardais mes deux joueurs favoris, Jean Béliveau et Bobby Orr, à la télévision, surtout que j’étais un défenseur tout comme lui.

Ton premier emploi d’été.

Je travaillai­s à la Boulangeri­e Pelletier, sur la ligne d’assemblage, pour mettre des beignes dans des boîtes. En revanche, j’ai mangé beaucoup trop de beignes qui étaient trop gros ou trop petits pour mettre dans une boîte.

À 17 ans, tu jouais pour les Saguenéens de Chicoutimi de la LHJMQ.

J’ai adoré les années que j’ai passées à Chicoutimi. C’est un peu grâce à mon entraîneur, Yvan Gingras, que j’ai pu jouer dans la LNH. J’étais le septième ou huitième défenseur de l’équipe. Il m’a converti en ailier, ce qui m’a permis de percer dans LNH.

Tu as étudié au Cégep de Chicoutimi.

Je n’étais pas entouré par des gens comme aujourd’hui pour me guider. Je me suis rendu seul pour m’inscrire à mes cours. Il y a des professeur­s qui voulaient m’aider, tandis que d’autres, malheureus­ement, ne voulaient rien savoir d’un joueur de hockey. Pourtant, j’étais avant tout un jeune qui voulait aller au cégep.

Tu as deux magnifique­s fils.

Mathieu, un comptable agréé, dirige aujourd’hui mon entreprise NAPA Pièces d’auto Alain Côté. Tandis que Jean-Philippe a fait une carrière de hockeyeur profession­nel.

Tu célèbres ton 45e anniversai­re de mariage.

Mon épouse, Martine, est sans aucun doute la clé du succès de notre famille. C’est une merveilleu­se femme qui ne veut jamais être à l’avant-plan. Pourtant, c’est elle la pierre angulaire de notre famille. Martine m’a toujours appuyé, me permettant ainsi de me concentrer sur ma carrière avec les Nordiques et ensuite, en affaires. C’est la joueuse par excellence de la famille Côté.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? Alain Côté lors du passage de la Coupe Stanley au Séminaire Saint-François en 2021.
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Alain Côté lors du passage de la Coupe Stanley au Séminaire Saint-François en 2021.

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