Le Journal de Montreal

Quand Paul Houde comparait les éclipses à une drogue

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L’animateur Paul Houde, décédé au début mars, faisait partie des fervents qui, dès la fin d’une éclipse solaire, ont tout de suite envie d’en pourchasse­r une autre, au point de comparer cette passion à une drogue.

« Je remarque une constante chez tous les pourchasse­urs d’éclipses que j’ai rencontrés. Ce sont toujours des gens qui sont à la recherche de quelque chose de très précis. »

Le regretté animateur analysait ainsi sa propre quête de la perfection dans le cadre du documentai­re Les chasseurs d’ombres, produit en 2000.

Cette tendance qu’ont les chasseurs à baliser leur vie au jour près en fonction des différente­s éclipses qu’ils ont vécues, « ça fait rire tout le monde autour de nous ».

Dans le documentai­re, on suit M. Houde dans ses déplacemen­ts en Autriche précédant l’éclipse solaire totale de 1999. Il était alors accompagné de son père et de son fils.

« Au niveau de l’émotion que cette éclipse-là m’a apportée, elle surpasse tout », confiait-il à la caméra.

CONSTRUIRE SON TÉLESCOPE

À l’âge de 15 ans, Paul Houde était déjà astronome amateur. Il a construit le miroir de son propre télescope, indiquait-il en 2021 dans le cadre du balado Voyage dans l’espace.

Il a vécu sa première éclipse en 1972, en Gaspésie. Depuis, il a chassé l’éclipse en Inde, en Indonésie, au Mexique et aux États-Unis. Il a souvent été accompagné de son ami de longue date Pierre Arpin.

Trop endeuillé, M. Arpin a décliné notre demande d’entrevue, mais a fourni des informatio­ns par courriel.

En février 1979, leur groupe a réveillé le propriétai­re d’un hôtel fermé pour l’hiver dans un petit village du Manitoba pour observer l’éclipse malgré le froid. « Elle était parfaite ! » s’exclamait Paul Houde au micro de Voyage dans l’espace.

COMBLER LE VIDE

« [Après], il y a une espèce de vide qui s’installe et qui doit être comblé par la perspectiv­e d’en voir une autre [...] On comparerai­t ça à une drogue. Eh bien, j’ai besoin de me réinjecter le plus tôt possible la prochaine éclipse », avouait M. Houde dans Les chasseurs d’ombres.

« Je suis de ceux qui sont, malheureus­ement, irrémédiab­lement liés aux éclipses. Pour toujours. »

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PAUL HOUDE Passionné d’éclipses

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