Un agresseur sexuel lance une fondation pour prévenir ces drames
Un homme condamné pour une agression sexuelle lors d’une soirée qu’il animait lance une fondation pour prévenir les situations qui ont mené à son acte et pour se racheter du mal qu’il a causé.
Au début des années 2010, la carrière de Pierre-François Blondeau, chanteur d’un groupe électro-pop en plein essor, battait son plein. En plus de faire la première partie de LMFAO au Festival d’été de Québec, celui qu’on connaissait sous le pseudonyme Midaz commençait à percer la scène américaine.
LE SOIR FATIDIQUE
Mais tout s’est écroulé lors d’un party rave destiné aux jeunes de 15 à 25 ans dont il était l’animateur, à Victoriaville, en octobre 2014.
Lors de cette soirée, M. Blondeau a eu une relation sexuelle avec une adolescente de 15 ans, qui avait consommé beaucoup d’alcool et de drogue durant la soirée.
Cela lui a valu une accusation d’agression sexuelle.
« Quand j’y repense aujourd’hui, ce n’était vraiment pas brillant de faire ce genre d’événement avec des mineures. C’était évident que ça pouvait mal virer. Mais c’était vraiment populaire à l’époque », souligne celui qui avait 21 ans lors des faits.
En juillet 2017, Pierre-François Blondeau a écopé de 30 mois de prison pour agression sexuelle.
Après avoir été débouté en appel, il a été libéré en mars 2019 à la suite d’une détention de 11 mois.
DÉNI ET EXCUSES
M. Blondeau confie avoir été dans le déni durant tout le processus judiciaire, affirmant ne pas avoir eu de mauvaises intentions.
« Je me concentrais tellement sur la crainte d’aller en prison que je ne réalisais pas le mal que j’avais pu causer. J’étais tellement convaincu de mon innocence que je suis rentré en prison en veston. C’était une invitation à se faire casser la gueule », relate-t-il.
Son cheminement concernant sa responsabilité n’a pu être amorcé qu’après son douloureux passage dans les prisons fédérales. C’est dans les derniers mois qu’il a organisé une rencontre avec sa victime.
« On a parlé de cette soirée-là et c’est la première fois que j’ai pu m’excuser, en étant sincère », affirme l’homme aujourd’hui âgé de 30 ans.
SENSIBILISER LES HOMMES
Près de 10 ans après le crime, PierreFrançois Blondeau s’apprête maintenant à lancer un organisme à but non lucratif pour prévenir des situations comme la sienne, avec l’aide de son avocate.
« Ça fait partie de mon histoire, que je le veuille ou non. Maintenant, je veux pouvoir faire le bien en me servant de l’expérience de mon vécu », lance Pierre-François Blondeau.
Bien qu’elle en soit encore à ses balbutiements, la Fondation Bonhomme s’adressera aux hommes pour leur faire prendre conscience de la portée de leurs actes.
« Je veux leur faire réaliser que même s’ils n’ont pas d’intentions malveillantes auprès des femmes, ils peuvent quand même causer du tort. Au même titre que quelqu’un qui boit au volant et qui frappe un piéton », image le jeune homme qui travaille toujours dans l’univers musical à titre de producteur.