Ceux qui auraient tiré sur des inconnus avaient 14 et 16 ans
Les deux jeunes sont décédés dans un accident après une poursuite policière
Les jeunes morts dans un accident après avoir tiré sur deux automobilistes hier à Montréal étaient âgés d’à peine 16 et 14 ans, et l’un d’eux s’affichait dans les réseaux sociaux comme étant lié à un violent gang de rue de Saint-Léonard.
Vers 5 h du matin jeudi, un homme de 41 ans a été blessé par balle à l’épaule alors qu’il se trouvait à bord de sa voiture, dans Rosemont–Petite-Patrie. Plusieurs coups de feu ont alors été tirés à partir d’un véhicule en mouvement, conduit par un jeune de 16 ans, selon nos informations.
Quelques minutes plus tard à 5 km de là, un deuxième automobiliste a été pris pour cible, dans le Plateau Mont-Royal. L’homme de 58 ans n’a pas été blessé.
En voulant fuir la police, les suspects qui roulaient à tombeau ouvert sur la piste cyclable de la rue Saint-Zotique ont percuté violemment un arbre. Le jeune conducteur et son passager de 14 ans sont décédés.
L’arme à feu ayant servi aux tentatives de meurtre a été retrouvée dans le VUS accidenté, a-t-on appris.
Dans les réseaux sociaux, un des jeunes s’affichait lié au violent gang de rue montréalais STL, comme les initiales du quartier.
On ne sait toujours pas pourquoi ces deux jeunes mineurs ont pris pour cibles en pleine rue deux automobilistes qui ne sont pas connus des milieux policiers.
COMME UN JEU
« Habituellement, ça pourrait être du scoring, qui consiste à faire du tort à un gang adverse. Ce qui ne semble pas être le cas ici », analyse la criminologue Maria Mourani.
Chose certaine, le jeune âge des suspects laisse croire qu’ils n’étaient pas propriétaires d’armes légitimes, estime André Gélinas, sergent-détective retraité de la police de Montréal.
« On voit bien ici que n’importe quel jeune peut se ramasser avec des armes entre les mains et potentiellement faire des victimes innocentes », ajoute l’ex-policier.
Hadjira Belkacem, fondatrice et présidente de l’Association de la sépulture musulmane au Québec, est atterrée de voir « que l’histoire se répète ». Les jeunes de sa communauté, dont faisait partie le plus jeune, sont trop souvent impliqués dans la violence armée dans le grand Montréal, s’inquiète-t-elle.
« On est fatigués d’enterrer nos jeunes. Malheureusement, c’est une réalité », dit Mme Belkacem.
Son organisme s’occupera des services funéraires du jeune de 14 ans.