Le Journal de Montreal

Un façon de vivre plus librement

- SIMON DESSUREAUL­T Collaborat­ion spéciale

Un couple de travailleu­rs, début quarantain­e, de la Montérégie est déjà passé maître dans l’art de la déconsomma­tion, sans se sentir privé.

Maxime Bellerose, 41 ans, est camionneur et il a commencé à investir de l’argent dans un REER à l’âge de 17 ans.

Emelie Boucher, sa conjointe du même âge, qui est éducatrice à l’enfance, a déjà pris deux pauses d’emploi de six mois chacune et une année sabbatique.

« On peut compter sur une main les choses neuves dans la maison », mentionne Maxime Bellerose.

Le couple habite une maison centenaire d’Acton Vale, avec un sous-sol et deux étages.

« Ce que la plupart des gens ressentent le besoin d’avoir, nous, on n’a pas vraiment ça, ajoute M. Bellerose. On se satisfait là-dedans, c’est comme se priver sans se sentir privé. »

DES DIZAINES DE MILLIERS DE DOLLARS D’ÉCONOMIES

Selon Mme Boucher, le couple a sans doute économisé des dizaines de milliers de dollars sur les 20 ans de leur vie commune. « Juste les électros, la plupart des gens ont changé 2 à 3 fois en 20 ans, pas nous », rappelle Mme Boucher.

« Le fait de récupérer des vieux meubles et de les modifier à notre goût, c’est aussi plusieurs milliers de dollars, ajoute-t-elle. Bref chaque fois qu’on veut quelque chose, on trouve presque toujours un moyen de le faire nousmêmes ou de ne pas l’acheter neuf. »

« On transforme beaucoup de choses, mais c’est très beau chez nous », assure Emelie.

M. Bellerose et Mme Boucher ont aussi les mêmes électromén­agers depuis plus de 20 ans, car ils sont capables de les réparer eux-mêmes.

« Et j’ai une vieille voiture fonctionne­lle, j’ai l’argent pour la changer, mais comme elle fonctionne bien, je ne dépense pas inutilemen­t, ajoute Emelie. D’ailleurs, parlant de trucs inutiles, je ne mets jamais d’enjoliveur­s à mes pneus. »

Leur consommati­on d’électroniq­ue est également réduite : ils ont de vieux cellulaire­s qu’on leur a donnés ; ils ont aussi un ordinateur et une télévision qui datent de 8 à12 ans.

« Avant d’acheter quelque chose, on réfléchit à son utilité à long terme, dit Emelie ; les chaussures et les sous-vêtements comptent parmi leurs rares achats neufs. Ça engendre beaucoup d’économie d’argent et de temps. »

GÂTERIES POUR CHIENS

Et ils ont trouvé une astuce pour avoir des gâteries pour leur berger australien.

« On peut aller voir un boucher et avoir des pièces de viande qui ne sont pas intéressan­tes pour l’humain, nous a dévoilé M. Bellerose, qui récupère aussi des os de boeuf parce que les chiens peuvent les manger crus. Ça ne coûte rien et c’est la gâterie préférée des chiens. »

Leur consommati­on de viande est également réduite à de la viande de chasse, parfois.

« Nous n’allons que très occasionne­llement au restaurant, ajoute Mme Boucher. Notre hobby préféré est d’aller marcher avec notre chien sur la terre à bois des beaux-parents, et c’est gratuit. »

Du côté de l’alimentati­on, ils font leurs germinatio­ns, du lait végétal, des lactoferme­ntations, du kéfir, de la moutarde et de la

sauce piquante.

Ils fabriquent aussi des produits ménagers et certains soins corporels.

Emelie Boucher assure que le couple suivrait les mêmes lignes conductric­es s’ils avaient des enfants.

 ?? PHOTO FOURNIE PAR MAXIME BELLEROSE ET EMELIE BOUCHER ?? Emelie Boucher et Maxime Bellerose sont dans leur cuisine où l’on peut voir l’îlot construit par ce dernier. Les comptoirs en bois ont été faits par le père de l’homme à partir d’un arbre de sa terre.
PHOTO FOURNIE PAR MAXIME BELLEROSE ET EMELIE BOUCHER Emelie Boucher et Maxime Bellerose sont dans leur cuisine où l’on peut voir l’îlot construit par ce dernier. Les comptoirs en bois ont été faits par le père de l’homme à partir d’un arbre de sa terre.

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