Un drame sensible et rempli d’espoir
La réalisatrice Léa Pool signe le film Hôtel Silence
En portant à l’écran un roman de l’autrice islandaise Audur Ava Olafsdottir, la réalisatrice Léa Pool signe son plus beau film depuis
La passion d’Augustine, un drame sensible et lumineux sur la reconstruction de soi.
En profonde dépression depuis le départ de sa femme, Jean (Sébastien Ricard) veut en finir avec sa vie. Après avoir fait ses adieux à sa fille et à sa mère, il décide de s’embarquer dans un voyage sans retour vers un pays européen détruit par une guerre.
Arrivé sur place, Jean se prend une chambre dans l’hôtel d’un petit village en bordure de mer, habité par quelques rescapés du conflit.
Au contact de ce peuple résilient qui a vu la mort de près, Jean devra se résoudre à remettre sa souffrance mentale en perspective. Il retrouvera éventuellement espoir en la vie en aidant les habitants du village à reconstruire leur hôtel, mais, surtout, à se reconstruire mentalement.
Adapté du roman à succès Ör de la romancière Audur Ava Olafsdottir, Hôtel Silence a permis à Léa Pool de revisiter certains de ses thèmes de prédilection, comme l’exil et la quête de sens.
En entrevue, la réalisatrice suisse établie au Québec depuis près de 50 ans dresse d’ailleurs elle-même des parallèles avec certains de ses premiers longs métrages, comme La femme de l’hôtel et Anne Trister, qui mettaient aussi en scène des personnages en transition.
UNE PERFORMANCE ÉMOUVANTE
Hôtel Silence n’est pas un film sur la guerre. Dans ce drame empreint de lumière et d’espoir, la réalisatrice de Emporte-moi et La passion d’Augustine s’intéresse plutôt au processus de reconstruction. La reconstruction d’un peuple meurtri.
Mais aussi, dans le cas de Jean, le cheminement d’un homme qui retrouvera lentement le goût de vivre après avoir sombré dans la dépression.
Sébastien Ricard livre d’ailleurs une performance émouvante sous les traits de ce quinquagénaire torturé.
Le contexte actuel des guerres en Ukraine et à Gaza rend le film encore plus pertinent.
Hôtel Silence fait oeuvre utile en nous rappelant que la souffrance de ces peuples ne s’arrêtera pas, par magie, à la fin des conflits et que la reconstruction sera longue et douloureuse.
Hôtel Silence ★★★☆☆ Un film de Léa Pool Avec Sébastien Ricard, Lorena Handschin et Irène Jacob