Le Journal de Montreal

Le côté très sérieux du e-sport

Le club français Vitality a délaissé le concept de la gaming house pour offrir plus d’intimité aux joueurs

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BERLIN | (AFP) Contrairem­ent à la pensée populaire, pour faire partie de l’élite du monde du e-sport ,les joueurs s’infligent un mode de vie draconien : chaque jour, sept à huit heures d’entraîneme­nt collectif, auxquelles il faut ajouter plusieurs heures d’entraîneme­nt individuel.

C’est le cas de « Carzzy », « Vetheo », « Hylissang », « Photon » et « Daglas », des joueurs du jeu League of Legends faisant partie de l’équipe française Vitality.

« C’est toute leur vie. Il faut aimer ce jeu et être extrêmemen­t motivé, sinon on ne peut pas durer », explique un de leurs entraîneur­s, James MacCormack, à l’AFP.

« On attend des joueurs qu’ils jouent un très grand nombre de matchs d’entraîneme­nt, poursuit l’instructeu­r de 30 ans. C’est nécessaire. Non pas parce que je les y oblige, mais parce que pour être compétitif dans ce jeu, il le faut. Si vous jouez peu, vous ne développez tout simplement pas la mémoire musculaire nécessaire. »

« On a l’impression qu’ils ont une vie de rêve, mais ils travaillen­t extrêmemen­t dur. Oui c’est fun, mais c’est aussi un travail », ajoute Anne Banschbach, patronne des opérations esport chez Vitality.

Heureuseme­nt, d’autres activités sont au programme de temps en temps, entre escalade, jeux de société, foot ou jeux d’évasion. Le but de ces activités est de s’aérer l’esprit, sortir de sa zone de confort, et travailler la cohésion d’équipe.

« On ne verra pas forcément de résultat sur le moment, mais sur le long terme, plus tu es soudé dans une équipe, plus ça se ressent dans le jeu », explique Vincent Berrié, alias « Vetheo », 21 ans.

UN TEMPS RÉVOLU

À Berlin, Vitality a désormais ses habitudes. L’équipe a abandonné le modèle de la gaming house, ce concept propre à l’esport où les joueurs et le personnel vivent et s’entraînent sous le même toit. Jugé trop étouffant, il a été remplacé par un centre de performanc­e plus classique, avec des salles d’entraîneme­nts, un salon, un coin cuisine et des bureaux.

«La gaming house est un peu le modèle originel dans l’esport mais cela a changé à cause du Covid d’une part, mais surtout pour que les joueurs aient plus d’intimité et une vraie séparation entre le bureau et la vie privée », explique Anne Banschbach.

« Plusieurs équipes nous ont copiés donc c’est sans doute le signe que c’est un bon système. »

Aujourd’hui, l’équipe met donc à dispositio­n des joueurs des logements individuel­s situés à 15 minutes du centre de performanc­e et à 5 minutes des studios.

TRAITÉS COMME DES ATHLÈTES

Les joueurs bénéficien­t d’un large personnel pour optimiser leurs performanc­es, dont gérant, entraîneur sportif, analyste tactique et même kinésiolog­ue.

« On essaye de mettre tout en place pour que les besoins des joueurs soient comblés en termes d’exercices physiques et de santé mentale. On essaye de les aider à avoir une vie équilibrée », de raconter James MacCormack.

 ?? PHOTOS AFP ?? Les équipes Vitality et SK Gaming en plein match de League of Legends, le 11 mars, dans les studios de l’éditeur Riot Games, à Berlin, en Allemagne. En mortaise, Vincent « Vetheo » Berrié s’entraîne dans les installati­ons de l’équipe française.
PHOTOS AFP Les équipes Vitality et SK Gaming en plein match de League of Legends, le 11 mars, dans les studios de l’éditeur Riot Games, à Berlin, en Allemagne. En mortaise, Vincent « Vetheo » Berrié s’entraîne dans les installati­ons de l’équipe française.

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