Le Journal de Montreal

COMMENT SE RETROUVER SUR LA LIGNE DES PUITS ?

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

À 31 ans, Orane Ossowski est dans la fleur de l’âge. En poursuivan­t son bon travail, il lui reste encore plusieurs années à « servir » les voitures d’Hendrick Motorsport­s. Comment a-t-il réussi à se hisser parmi les meilleurs mécanos du circuit ? C’est la grande question.

Depuis des années, les écuries imitent la NFL, la LNH, la NBA en organisant des « combines » pour dénicher les talents capables d’allier vitesse, force et précision. Car chaque dixième de seconde compte, exit les lents bedonnants carburant à la Budweiser !

« Les athlètes collégiaux s’inscrivent à ces journées. Ces garslà sont bâtis pour se démarquer, indique celui qui a fréquenté trois ans l’Université de la Caroline du Nord. Ils ont tous les capacités phypour siques effectuer ce travail. Mais j’ai aussi réussi à y parvenir en les surpassant grâce à mon expérience et en pratiquant aux installati­ons de Charlotte.»

Ossowski a grimpé les échelons en occupant divers postes dans l’écurie. Il était connu, comme les membres de sa famille qui y besognent. Il a commencé comme mécano dans les séries de camionnett­es et Xfinity avant de passer au niveau ultime.

FÉROCE COMPÉTITIO­N

Avec ses quatre bolides en série Cup, Hendrick compte plusieurs formations de mécano. D’autres attendent aussi en relève dans un milieu où la compétitio­n est féroce. Tous souhaitent un poste autour de la principale voiture dans une écurie de pointe.

Nombreux sont les loups qui souhaitent prendre sa place. Dans ce coin de pays, le stock-car est une véritable religion.

« À chaque course, nous obtenons les résultats de nos performanc­es, comme la voiture. Nous évaluons aussi le travail des autres équipes. Nous connaisson­s notre classement. Tout est chronométr­é et enregistré », explique-t-il.

« Que ce soit avec l’équipement ou la course autour de la voiture dès qu’on saute le muret, chacun de nos mouvements est décortiqué et étudié, ajoute celui qui manie le pistolet à choc comme pas un. Cela nous permet d’améliorer nos temps et de diminuer la durée de l’arrêt. »

UN JOB À TEMPS PLEIN

Attendant son premier bébé en septembre, Ossowski ne chôme pas.

Avec un calendrier de courses bien rempli de février à novembre, il travaille six jours par semaine. L’unique journée de repos est le vendredi. Et souvent, elle est utilisée pour le voyage vers les circuits.

Il s’entraîne en gymnase et dans les installati­ons de Hendrick à raison de quatre fois par semaine. Les samedi et dimanche, il est à l’oeuvre en course, tant en série Cup que Xfinity.

Il ne s’en plaint surtout pas, bien au contraire. « Si on m’avait dit quand j’étais à l’école que je serais plus tard payé pour m’entraîner, travailler autour et sur des voitures de course et voyager à travers le pays, je n’y aurais pas cru. »

APRÈS-CARRIÈRE

Le Québécois d’origine est conscient qu’il devra un jour tirer sa révérence de la compétitio­n, mais celui-ci n’est pas encore venu. Déjà, il prépare son après-carrière, puisqu’il travaille aussi à temps partiel dans la division militaire de Hendrick. Celle-ci fabrique de l’équipement de transport pour l’armée et divers clients.

C’est son plan vers la retraite. Pour l’instant, il s’occupe à sauver de précieuses secondes sur la bagnole numéro 24 de William Byron, qui compte déjà deux victoires cette saison.

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