Les morceaux tombent en place
Vous rappelez-vous le slogan « La force des jeunes » ? C’est la promo qu’avaient trouvée les Nordiques après leur désastreuse saison de 31 points, en 1989-1990. Cette pub me revient à l’esprit quand j’observe la tenue des jeunes joueurs du Canadien en deuxième moitié de saison.
On s’entend pour dire que la troupe de Martin St-Louis a encore des croûtes à manger, mais le rendement de ses jeunes joueurs est porteur d’espoir.
Certains diront que les joueurs du Tricolore ont beau jeu en jouant sans pression. À ceux-là, je dis que l’Avalanche du Colorado et les Flyers de Philadelphie auraient bien aimé les deux points qu’ils ont perdus dans leur match contre le Canadien, cette semaine.
Il n’y a pas de petites victoires pour une équipe qui cherche à remonter le courant.
LA TRANSFORMATION DE « SLAF »
On voit de belles choses des jeunes du CH depuis quelques mois. Ce n’est pas parfait, ce n’est pas toujours joli, mais ce n’est pas si mal dans l’ensemble.
Juraj Slafkovsky est transformé. Son éclosion est une belle preuve que certains se sont alarmés trop vite pendant que le Slovaque montrait peu de choses au cours des premiers mois de la saison.
Tout le monde est épaté maintenant qu’il nous en met plein la vue. Il fait tout ce qu’on attend d’un bon attaquant. Il marque des buts, il orchestre des jeux, il fait de la place pour ses compagnons de trio Nick Suzuki et Cole Caufield. Il dégage l’enthousiasme d’un jeune qui veut réussir.
C’est un trait de sa personnalité qui plaît beaucoup aux amateurs. Il a décollé. Reste à voir jusqu’où il se rendra, mais il n’y a plus lieu d’être inquiet.
Le jeune est bon.
L’ÉMERGENCE DE PRIMEAU
Que dire maintenant de Cayden Primeau ?
Il se tire bien d’affaire pour un joueur que plus grand monde ne voyait dans les plans du Canadien. Moi aussi, j’étais sceptique.
Je me demandais si la belle tenue de Primeau dans les séries de la Ligue américaine, en 2022, n’avait été que passagère. Ses dernières performances donnent raison aux dirigeants de l’organisation d’avoir continué à croire en lui.
Primeau a encore des choses à prouver. Mais il a trouvé cette confiance qui lui manquait avant la présente campagne. Là encore, ce ne fut pas toujours facile alors qu’il devait composer dans un ménage à trois.
On peut penser que Montréal a déniché son duo de gardiens pour un bon bout de temps.
GUHLE A DU NERF
À la défense, Kaiden Guhle possède les aptitudes d’un meneur en devenir. Il a du chien, il est de tous les combats en zone défensive. Il joue avec coeur.
Arber Xhekaj a appris à contrôler son tempérament. Il ne se bat plus avec le premier venu. Il joue davantage selon le pointage et le temps à jouer. Mais il est toujours là pour appliquer de solides coups d’épaule et pour user de persuasion au moment voulu.
Tous ces jeunes joueurs retrouvent une belle source d’inspiration en la personne de leur capitaine, Nick Suzuki. Ce dernier n’est pas Connor McDavid ni Nathan MacKinnon, mais il vaut son pesant d’or. Et rien ne dit qu’il a atteint son plein potentiel.
À 24 ans, il y a encore place à l’amélioration.
On peut dire la même chose de Cole Caufield, dont la production de buts est décevante, mais qui n’en amasse pas moins sa part de points.
Il ne faut pas oublier, par ailleurs, que Kirby Dach sera de retour au jeu la saison prochaine.
Certains vont sûrement me trouver bien optimiste, pour ne pas dire trop, mais les signes prometteurs sont là. Et d’autres jeunes répondant aux noms de Lane Hutson et Logan Mailloux vont bientôt frapper à la porte.
Dans les années 1980, les Nordiques, encore eux, avaient pour slogan « Les Nordiques gagnent des places ! ». C’est ce qu’on veut du Canadien et des morceaux bien en place.
Ce serait drôlement intéressant si la troupe de St-Louis luttait pour une place dans les séries à pareille date l’an prochain.