« Ça pourrait être pire ! »
Vous vous souvenez des propos que Dave Leclerc, le v.-p. marketing et sécurité routière à la SAAQ, avait tenus au micro de QUB sur le fiasco du système numérique SAAQclic, qui a fini par coûter plus de 40 millions $ ?
« Ça pourrait être pire », avait-il dit.
Eh bien, si je me fie à un récent message que François Legault a publié sur son compte X, cette phrase est en train de devenir le nouveau slogan de la CAQ.
LE P’TIT QUÉBEC
Sur le site du magazine L’Actualité, Pascal Mailhot, coauteur avec Éric Montigny du livre Àla conquête du pouvoir : Comment une troisième voie politique s’est imposée au Québec, a publié un texte sur « le blues de la troisième voie ».
Pour cet ancien conseiller politique, la CAQ a beau chuter à la vitesse grand V dans les sondages, elle demeure la seule option valide pour échapper au cul-de-sac constitutionnel dans lequel s’enfoncent le PQ et le PLQ.
« Winston Churchill a déclaré que la démocratie était le pire des systèmes de gouvernement… à l’exclusion de tous les autres, écrit Pascal Mailhot en conclusion de son texte. Cette observation pourrait trouver un écho dans le débat politique au Québec.
« Entre le rêve du pays qui mène le Québec dans un cul-de-sac et l’abandon complet de ses aspirations en tant que nation, la troisième voie, avec toutes les difficultés qu’elle rencontre et les compromis qu’elle implique, représente peut-être malgré tout la “moins pire” des options pour le Québec. »
François Legault a tellement aimé cette phrase qu’il l’a publiée sur son compte X.
« La troisième voie, avec toutes les difficultés qu’elle rencontre et les compromis qu’elle implique, représente peut-être malgré tout la “moins pire” des options pour le Québec. »
C’est ça que vous avez à nous offrir, monsieur Legault ?
« La moins pire » option ? Wow.
Excitant, excitant.
Je sens mes poils se redresser sur mes avant-bras.
On a eu le fromage le P’tit Québec. Voici maintenant le parti du moins pire.
PRENDRE LE LARGE
Antoine de Saint-Exupéry a écrit une belle phrase sur l’espoir.
« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas des hommes et des femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver quelque chose…
« Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur des hommes et des femmes le désir de la mer. » C’est ça, un leader.
Ça fait naître dans le coeur des gens le désir de la mer.
« Dès que le vent soufflera, je repartira/Dès que les vents tourneront/Nous nous en allerons », comme chantait Renaud.
François Legault, lui, se contente de dire : « Prendre la mer c’est dangereux. Il peut y avoir une tempête, des vagues, du vent. Le bateau peut se renverser. Moi, je propose qu’on joue une partie de cartes sur le quai. C’est moins excitant, mais c’est plus sécuritaire. »
Diriger le Québec avec une p’tite laine sur le dos.
Petites ambitions. Petits résultats. « Vous êtes déçus de la CAQ ? Ditesvous que ça pourrait être pire ! »
C’est ça, le Québec que nous voulons ? C’est ça, le plan ?