L’armée laisse destructions et cadavres à l’hôpital al-Chifa
Le Hamas fait état de 300 morts à l’intérieur et autour du complexe hospitalier de Gaza
AFP | Les soldats israéliens se sont retirés hier du complexe hospitalier d’al-Chifa à Gaza après deux semaines d’opérations, laissant derrière eux d’immenses destructions et des cadavres, selon un médecin du plus grand hôpital du territoire palestinien meurtri par près de six mois de guerre.
Bâtiments détruits, calcinés ou aplatis, rues jonchées de décombres : des images de l’AFP montrent un paysage de dévastation dans le complexe hospitalier pris d’assaut le 18 mars par l’armée après avoir accusé le Hamas de s’en servir comme centre de commandement.
Hier, l’armée a annoncé la fin de ses opérations à al-Chifa lors desquelles elle a affirmé avoir tué plus de 200 « terroristes » et trouvé de nombreuses armes.
Un porte-parole de l’agence de défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, a fait état de 300 morts à l’intérieur et autour de l’hôpital durant l’opération israélienne.
Des médecins et civils présents dans le complexe ont déclaré qu’au moins 20 corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient s’être fait rouler dessus par des véhicules militaires.
« Les chars sont passés sur des corps », a dit un témoin qui a préféré taire son nom.
Interrogée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté dans l’immédiat.
LE HAMAS PRÉSENTE DES EXCUSES
Alors que le conflit entre le Hamas et Israël continue de faire rage, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort d’au moins 60 personnes, en majorité des civils, dans les bombardements nocturnes israéliens sur la petite bande de terre palestinienne menacée de famine.
Depuis le début de la guerre, les opérations israéliennes ont coûté la vie à 32 845 personnes, la plupart des civils, selon le ministère, et provoqué une catastrophe humaine et des destructions colossales.
Dans un message adressé dimanche aux Gazaouis, le Hamas les « remercie pour leur patience et résistance face au génocide sioniste » et leur présente ses « excuses » pour les « manquements » du mouvement dans la gestion du territoire pendant cette guerre qu’il a dit vouloir poursuivre jusqu’à la « défaite de l’ennemi ».
FRAPPES À DAMAS
La guerre a aussi exacerbé les tensions dans la région. Onze personnes, dont sept Gardiens de la révolution – l’armée idéologique de l’Iran –, ont été tuées hier dans un raid imputé à Israël contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, en Syrie.
Interrogé hier soir sur ces frappes, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré : « Je ne commente pas les informations de la presse étrangère. »
Téhéran a promis « une réponse décisive ». « Ce crime ne passera pas sans que l’ennemi soit puni », a averti pour sa part le Hezbollah, mouvement chiite libanais allié de la Syrie, de l’Iran et du Hamas.