Le Canada n’existe plus
L’effeuillage des mesures du prochain budget fédéral a scellé la dérive du gouvernement Trudeau.
Une Charte des droits des locataires, une expansion du programme de garderies, un programme d’assurance dentaire, un programme d’assurance médicaments : la liste des ingérences provinciales ne cesse de s’allonger.
Tous des programmes qui ont une chose en commun : les provinces n’en veulent pas vraiment.
La logique libérale (soutenue d’ailleurs par le PLQ) veut que ça vaille la peine.
« On investit dans nos enfants, on investit dans l’avenir » répondait le ministre libéral Pablo Rodriguez sur nos ondes jeudi.
Or, que reste-t-il d’un pays quand ses fondements même sont systématiquement bafoués ?
LA CONSTITUTION
Garderies, un p’tit chèque de 6 G$. Logement, un p’tit chèque de 900 M$. Jean Chrétien s’inquiétait que le fédéral devienne un magasin général, Justin Trudeau en a fait une banque alimentaire.
Car si à force de hauts cris, Québec finit par recevoir un chèque sans trop de conditions pour des programmes existants, la réalité est bien pire ailleurs.
Tous ces programmes, les provinces se les font passer en travers de la gorge. Elles héritent du financement initial d’Ottawa, mais de tous les problèmes à long terme.
Il faut voir le casse-tête des garderies à l’échelle canadienne pour le comprendre.
Donc à vouloir aider, Ottawa crée d’éventuels problèmes. Pire, il néglige les priorités que les Pères de la Confédération lui ont octroyées.
Forces armées au bord du gouffre, système d’immigration en déroute, affrontements stériles sur l’environnement, ça donne un pays qui fonctionne tout croche.
Ajoutez le fait que la notion même des deux peuples fondateurs a été évacuée du mythe canadien au profit d’un multiculturalisme à tout rompre, et on est en droit de se demander ce qu’il reste du Canada tel qu’il a été conçu.
Mais cette réflexion n’habite pas les libéraux à Ottawa. Il faut sauver les meubles. C’est la politique de la fuite en avant.