Les réseaux sociaux et l’effondrement psychique de la jeunesse
Apparemment, notre société serait au seuil d’un grand réveil : elle découvrirait que les réseaux sociaux sont en train de provoquer l’effondrement psychique de la jeune génération.
Soyons honnêtes : nous le savions déjà, mais nous préférions faire semblant qu’il s’agissait de craintes de vieux ronchons, de lubies de réactionnaires toujours hostiles au progrès.
Mais nous frappons un mur.
ÉCRANS
Décrivons les éléments de ce choc. Évoquons d’abord la destruction de la capacité de concentration des jeunes générations — et pas que des jeunes générations, d’ailleurs. Combien de temps pouvez-vous lire aujourd’hui un roman sans consulter un écran ?
Ajoutons l’enfermement dans un monde parallèle, virtuel, en rupture totale avec la réalité, ce qui déstructure la personnalité d’un grand nombre et complique comme jamais la possibilité de développer des relations authentiques, qu’elles soient amoureuses ou amicales.
N’oublions pas la multiplication des cas de harcèlement pouvant pousser les jeunes le subissant au désespoir, même au suicide. Ces hordes numériques nous rappellent que les enfants comme les adolescents sont capables de la plus grande cruauté, et qu’une éducation sans autorité accouchera d’une génération de petites bêtes sauvages.
Parlons aussi de l’inquiétante tendance au voyeurisme et à l’exhibitionnisme au coeur de ce qu’on appellera l’instagramisation du monde. Les conditions de vie intérieure s’effondrent.
La vague des écrans emporte tout, et nous ne savons pas vraiment quoi faire pour y résister un peu.
ÉCOLE
La première chose à faire me semble pourtant simple : il faut désécraniser le plus possible l’école — ce qui reviendrait à la sanctuariser.
Il faut se raccorder à un enseignement classique, pousser les jeunes vers la bibliothèque, et les amener à faire du sport d’équipe pour renouer avec la vraie communauté.
Autrement dit, il faut créer un environnement qui pourra les sevrer des écrans tout en répondant à leurs vrais besoins vitaux et permettant leur désintoxication numérique.