Le Journal de Montreal

Du poisson au menu

- Docteure en nutrition Collaborat­ion spéciale

Tous les profession­nels de la santé recommande­nt d’augmenter sa consommati­on de poisson pour ses nombreux bienfaits sur la santé tant physique que mentale. Or, seulement 27 % des Québécois incluent le poisson à leur menu hebdomadai­re.

Selon une étude réalisée par le Laboratoir­e d’analyse agroalimen­taire de l’Université Dalhousie, la fréquence de consommati­on de poissons et de fruits de mer des Canadiens varie d’une province à l’autre. La Colombie-Britanniqu­e présente la consommati­on hebdomadai­re la plus élevée, alors que le Québec présente la consommati­on hebdomadai­re la plus faible.

DOIT-ON S’INQUIÉTER DU MERCURE ?

Au Canada, seule la consommati­on de thon frais et congelé, de requin, d’espadon, d’escolier, de marlin et d’hoplostète orange doit être limitée en raison de leur teneur plus élevée en mercure.

Pour la population générale, Santé Canada recommande de limiter la consommati­on de ces espèces à 150 g par semaine au total. Toutefois, certaines population­s vulnérable­s doivent respecter des limites de consommati­on inférieure­s :

■ 150 g par mois pour les femmes enceintes, celles qui prévoient le devenir et celles qui allaitent ;

■ Jusqu’à 125 g par mois pour les enfants de 5 à 11 ans;

■ 75 g par mois pour les enfants de 1 à 4 ans.

Santé Canada a également établi des recommanda­tions distinctes pour le thon blanc (thon germon) en conserve :

■ Jusqu’à 300 g par semaine pour les femmes enceintes, celles qui prévoient le devenir et celles qui allaitent ;

■ 150 g par semaine pour les enfants de 5 à11ans;

■ 75 g par semaine pour les enfants de 1 à4ans.

Les autres espèces de poissons et de fruits de mer vendus au détail contiennen­t peu de mercure et ne font l’objet d’aucune restrictio­n de consommati­on.

En respectant ces recommanda­tions, il est possible de réduire l’exposition au mercure et de profiter des bienfaits de la consommati­on de poisson pour la santé.

En effet, les poissons gras, tels que la sardine, le maquereau et le saumon, sont riches en acides gras oméga-3, lesquels favorisent une bonne santé du coeur.

Des données probantes indiquent également que la consommati­on de poisson par les femmes enceintes et celles qui prévoient le devenir contribue au développem­ent normal des yeux et du cerveau du foetus.

SAUMON D’ÉLEVAGE OU SAUVAGE ?

Le saumon d’élevage et le saumon sauvage sont tous les deux de bonnes sources de protéines, de vitamine D et d’acides gras oméga-3. Toutefois, comme le saumon d’élevage est plus gras que le saumon sauvage, il peut contenir plus de biphényles polychloré­s (BPC), des contaminan­ts qui s’accumulent dans les tissus adipeux des poissons.

Le tableau ci-dessus présente les valeurs nutritives pour une portion de 75 g de saumon de l’Atlantique d’élevage et sauvage, cuit.

Selon Santé Canada, les niveaux de BPC présents dans le saumon d’élevage et le saumon sauvage ne posent aucun risque pour la santé.

Pour réduire l’exposition aux BPC, il est recommandé de retirer la peau, les organes internes et le gras visible sur les poissons.

Il est aussi recommandé de faire griller les poissons ou de les cuire au four ou à la vapeur plutôt que de les faire frire, une méthode de cuisson qui conserve les gras.

LES MEILLEURS POISSONS À CONSOMMER

Les poissons qui contiennen­t des concentrat­ions plus élevées d’acides gras oméga-3 et une faible concentrat­ion de mercure incluent l’anchois, le capelan, l’omble, le merlu, le hareng, le maquereau, le meunier noir, la goberge, le saumon, l’éperlan, la truite arc-en-ciel et le corégone.

L’Étude sur la durabilité des pêches de Pêches et Océans Canada présente l’état (zone saine, zone de prudence, zone critique ou état incertain) des principaux stocks de poissons canadiens.

Selon les résultats de 2021, les poissons plus riches en acides gras oméga-3 et faibles en mercure faisant partie d’une zone saine sont les suivants :

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