Le Journal de Montreal

Psycho / Lecourier La loi encadre la liquidatio­n d’une succession

- Anne Couture

À la suite d’une lettre relatant la supposée dilapidati­on par une veuve de la fortune héritée de son mari que sa fille dénonçait avec véhémence, j’ai eu envie de vous raconter ce qui s’est passé dans ma propre famille de trois enfants.

Une famille où les liens ont toujours été compliqués, au point qu’on cesse de se fréquenter. Quelques années plus tard, alors que je ne voyais plus mon père depuis longtemps, il m’a appelé pour me dire qu’il souhaitait me voir.

Sur ces entrefaite­s, j’avais su par ma soeur que notre frère qui s’occupait de lui de temps en temps avait décidé de partir en voyage, livrant notre père à lui-même. Elle et moi, nous avons décidé de lui rendre visite en compagnie de nos conjoints respectifs, pour faire un constat de son lieu de vie. Quel choc ce fut ! Je joins des photos pour montrer l’état de délabremen­t dans lequel était son logement.

La suite, je vous la résume dans mes mots, pour vous faire voir combien mon frère avait été peu scrupuleux avec le peu d’argent qui restait à notre père. D’hôpital en cour de justice, je me suis promené sans fin dans les années qui ont suivi la prise en charge de mon père, alors que ça n’était pas du tout ma responsabi­lité, vu que mon frère avait été désigné comme « personne responsabl­e ».

Je vous épargne le séjour à Bordeaux que j’ai fait à la suite de fausses accusation­s de violence conjugale, ainsi que l’obligation qu’on m’avait faite, à quelques reprises, de ne plus me mêler des affaires de mon père, après une dénonciati­on du Curateur public. Après toutes ces péripéties qui nous ont bouleversé la vie, à ma femme et à moi, pas besoin de vous dire que plus personne ne se parle dans la famille. J’aimerais avoir votre évaluation de la situation.

Un frère

J’ai résumé, autant que je sache et à son strict minimum, votre très longue lettre relatant votre saga familiale. Mais je dois vous annoncer à regret que plusieurs passages sont si incompréhe­nsibles, tellement ils n’ont pas de rapport avec ce qui précède ou avec ce qui suit, que je ne sais pas comment vous répondre de façon utile.

Certaines choses sont claires cependant. Le laxisme avec lequel votre famille et vous semblez composer avec les lois ne peut aboutir qu’à vous créer des ennuis. Vos liens familiaux écopent d’une longue habitude de querelles intestines qui ne peuvent avoir de fin, vu qu’aucun d’entre vous n’a le désir de penser aux autres. Et finalement, le peu d’intérêt que vous me semblez porter à votre père tous les trois me semble refléter celui qu’il n’a peut-être jamais eu lui-même à votre endroit.

Réaction au texte : existe-t-il une vraie justice sur terre ?

Je vous lis chaque matin et j’aime vos réponses sincères et franches. Ce matin, après la lecture de la lettre signée « Anonyme malheureus­e », j’étais outrée. J’imaginais votre réponse et je la souhaitais confrontan­te.

J’ai été intervenan­te sociale pendant plus de 25 ans. Une tâche où je me suis toujours montrée empathique, diplomate et sensée, et pour laquelle mon approche a toujours été stratégiqu­ement axée sur le bien des enfants.

N’ayant plus ce rôle qui m’incitait à toujours mesurer mes paroles et tempérer mes réactions et mes remarques, je me permets ce matin une réaction à chaud et sans filtre à l’endroit de cette « Anonyme malheureus­e » qui tient un discours ingrat et égoïste envers sa mère. D’où lui vient cette volonté de lui imposer de se restreindr­e dans ses dépenses pour préserver son héritage à elle ? Selon moi, elle ne mérite absolument rien.

Cette personne ne diffère pas de plusieurs autres qui pensent, à tort, avoir un droit inaliénabl­e à l’argent de leurs parents à leur décès, et qui ne se gênent pas pour le leur rappeler de leur vivant.

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