« CE N’ÉTAIT PAS LA CHOSE LA PLUS INTELLIGENTE À FAIRE »
Le défenseur Kaiden Guhle affirme avoir eu sa leçon après avoir dardé un joueur adverse depuis son banc
Asséner un coup de bâton à un rival, ce n’est pas indiqué quand on se trouve sur la patinoire, mais ça peut passer. Darder un joueur adverse depuis son banc, ça, par contre, c’est non.
Suspendu un match pour avoir posé ce geste aux dépens de Travis Konecny des Flyers, jeudi dernier, Kaiden Guhle l’a compris. On ne l’y reprendra plus.
« J’ai eu ma leçon », a déclaré le défenseur hier midi.
« Je voulais tout simplement protéger un coéquipier. Mais quand j’y repense, ce n’était pas la chose la plus intelligente à faire », a-t-il ajouté.
Effectivement, Kaiden. Un geste un peu stupide qui l’a obligé à passer son Vendredi saint près de son téléphone en attente des coups de fil de George Parros, directeur du département de la sécurité des joueurs.
« Je n’avais pas grand-chose à dire pour ma défense à part que je n’avais pas l’intention de le blesser, a raconté Guhle. Ce que je voulais, c’était l’éloigner d’un coéquipier, lui signifier de se pousser de là. Je n’ai pas réfléchi, c’était dans le feu de l’action. »
PROTÉGER SLAFKOVSKY
Le joueur à protéger, c’était Juraj Slafkovsky. Quelques secondes plus tôt, le Slovaque avait eu maille à partir avec Konecny.
« Slaf est le joueur le plus jeune de notre équipe, un premier choix au total. Je sentais que je devais lui faire comprendre de le laisser tranquille », a expliqué l’Albertain, qui avait lui-même reçu la visite de l’attaquant des Flyers plus tôt dans la rencontre.
« Il est venu me frapper, mais ça n’avait rien à voir [avec mon geste]. La mise en échec était propre », a-t-il soutenu.
Il s’agissait de la première suspension de Guhle au niveau professionnel. Même durant sa carrière junior, il n’avait jamais raté de match pour cette raison. D’ailleurs, ce passé immaculé lui a peut-être évité de se voir décerner une suspension plus longue.
ROBUSTESSE D’ÉQUIPE
Évidemment, ce n’était pas l’idée du siècle. « C’est un coup de bâton qui coûte cher », a lancé Martin St-Louis, sourire en coin.
Néanmoins, ça démontre une certaine unité au sein du groupe. Tant le geste de Konecny que celui de Guhle sont survenus à la toute fin du deuxième engagement. Ce qui a mené à un attroupement près de la ligne rouge. Personne n’a retraité au vestiaire avant que les arbitres ne menacent d’infliger des punitions.
« Il y a beaucoup d’émotivité dans ce vestiaire. Les gars se tiennent les uns les autres. On le voit un peu plus depuis quelques matchs », a soutenu Josh Anderson.
À ce propos, l’entraîneur-chef du Canadien ne déteste pas ce qu’il voit.
« Il faut avoir une robustesse d’équipe, une identité qui démontre qu’on ne joue pas avec des gants blancs. On en a parlé de ça. On a des joueurs pour qui c’est plus facile parce que c’est dans leur ADN. Mais il faut que ce soit contagieux. »
« Il faut demeurer discipliné et éviter d’écoper de punitions niaiseuses, mais de la robustesse, ça en prend. Le hockey, c’est un jeu physique et énergique. C’est difficile de faire ça si tu joues en périphérie. »
PRIMEAU, JOUEUR DU MOIS
À cet effet, les Panthers, visiteurs au Centre Bell ce soir, seront un bon test. Avec Matthew Tkachuk, Sam Bennett et Ryan Lomberg en tête, la formation floridienne est spécialiste des échauffourées et du jeu robuste.
Elle domine la LNH avec 2082 mises en échec et vient au deuxième rang pour les minutes de punition (1006). « Il faut s’y attendre. La game se jouera davantage entre les sifflets, mais les mêlées, ça fait partie du jeu. Ça ne nous dérange pas », a dit St-Louis.
Par ailleurs, ce dernier n’a pas voulu dévoiler l’identité de son gardien partant pour ce match. Notons que Cayden Primeau a remporté la coupe Molson pour le segment du mois de mars.
En cinq matchs au cours du dernier mois, le gardien de 24 ans a présenté une fiche de 3-1-1, en plus de maintenir une moyenne de buts alloués de 1,97 ainsi qu’un pourcentage d’arrêts de ,939.