Un métier gratifiant ou de la poudre aux yeux ?
Le manque d’éducateurs en service de garde est si grand qu’une campagne de séduction rappelant le côté « gratifiant » de ce métier a été lancée la semaine dernière.
« Travailler comme éducatrice.teur en service de garde en milieu scolaire, c’est… Tellement d’amour », peut-on lire sur le site personneleducateur.ca.
Sur la page d’accueil, on peut y voir une jeune dame souriante ensevelie de dessins d’enfants.
PLUS DE SOUPLESSE
Lancé le 25 mars par la Fédération des CSS, ce nouveau site web répertorie les offres d’emploi en service de garde dans chaque région du Québec.
Un des objectifs de cette campagne est de promouvoir le nouveau programme de formation de courte durée qui permet maintenant plus de souplesse pour ceux qui voudraient le suivre tout en étant déjà à l’emploi, explique Caroline Dupré.
Les services de garde font partie des secteurs d’emploi ciblés par le gouvernement comme étant particulièrement touchés par la pénurie de main-d’oeuvre, ajoute-t-elle.
Un soutien de 655 000 $ a donc été octroyé par la Commission des partenaires du marché du travail afin de financer cette campagne.
HORAIRES COUPÉS
« C’est vrai qu’on reçoit plein de beaux dessins d’enfants », ironise Éric Pronovost de la FPSS-CSQ, qui y voit surtout « de la poudre aux yeux ».
Les éducatrices en service de garde ont encore bien souvent des horaires coupés avec de longues pauses non rémunérés, rappelle M. Pronovost. De plus, bon nombre d’éducatrices pourtant expérimentées tombent en épuisement professionnel en raison de la surcharge et de la montée de la violence.
« C’est super bien fait, super beau, cette campagne-là. Mais le miel ne goûte pas autant le miel une fois sur le terrain », dit-il.
Cela dit, pour Mme Dupré, il y a réellement quelque chose de gratifiant à être la première et la dernière personne qui entre en contact avec les enfants chaque jour.
« On a tous la responsabilité de mettre de l’avant ce qui se fait de bien dans notre réseau. Tous les jours, il s’y fait des choses extraordinaires. Il y a plein de beaux et de bons moments », assure-t-elle.