Le Journal de Montreal

Sécurité des élus : on attend une catastroph­e avant d’agir

- Analyste politique

Vendredi, la ministre Mélanie Joly marchait paisibleme­nt à Montréal, profitant comme plusieurs Québécois des premières belles journées du printemps.

Prise par surprise par un homme avec un téléphone à la main en train de la filmer, Mme Joly a agi comme beaucoup de gens l’auraient fait dans des circonstan­ces semblables.

Tout d’abord, elle a mis la main sur l’appareil pour ensuite reprendre ses esprits et s’adresser à l’homme en question pour lui demander d’arrêter.

L’homme a dit à Mélanie Joly : « Ma job, c’est de te harceler. » Vraiment ? Personne n’a le mandat ni le droit de harceler un élu.

PAS LA PREMIÈRE FOIS

Cette vidéo a fait le tour du pays et elle a permis à bien des gens de se rendre compte que les ministres fédéraux ne sont pas protégés adéquateme­nt.

Les ministres fédéraux ont un chauffeur, généraleme­nt lorsqu’ils sont à Ottawa, mais ils n’ont pas de garde du corps en tout temps. Une grave erreur.

Outre la vidéo avec Mme Joly, il y a eu d’autres incidents impliquant des ministres fédéraux, dont la vice-première ministre Chrystia Freeland, il y a quelques mois.

Ainsi, on peut se demander ce qu’attendent le gouverneme­nt et les élus pour doter les ministres et les chefs de parti d’une sécurité adéquate.

UN RÉVEIL

Il faut malheureus­ement arrêter de penser que nous sommes à l’abri d’un accident majeur. Impliquant un élu. Ainsi, il faut espérer que l’événement impliquant Mélanie Joly, vendredi dernier, permettra de changer les choses.

Car si nous avons deux minutes de considérat­ion pour les ministres, nous allons leur donner des conditions de travail adéquates et une protection digne d’un pays du G7.

De plus, comme c’est de plus en plus difficile de recruter des femmes et des hommes en politique, ça serait bien que les nouveaux venus sentent que la politique est un milieu sûr.

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