Le Journal de Montreal

Bell chute en Bourse

- Michel.girard@ quebecorme­dia.com

L’action de Bell Canada Entreprise­s (BCE), la plus grande société canadienne de télécom, a fondu de près du tiers de sa valeur depuis son sommet des 52 dernières semaines. Les actionnair­es de Bell ont vu la valeur boursière de leur entreprise fondre de 19 milliards de dollars.

Après être descendue sous la barre des 40 $, son plus bas niveau des 10 dernières années, l’action de BCE a bouclé la séance d’hier à 44,72 $. Le titre a ainsi baissé de 21 $ en l’espace d’à peine 11 mois, soit une dramatique chute de 32 %.

De toutes les grandes sociétés canadienne­s de télécom, c’est BCE qui a subi la plus forte correction boursière. Voici les reculs que les autres télécoms accusent présenteme­nt par rapport à leurs sommets respectifs des 12 derniers mois : Québecor (19 %) ; Cogeco (20 %) ; Rogers (21 %) ; Telus (25 %). Vous aurez compris que le secteur des télécoms est en correction !

Cela dit, BCE a beau rapporter un des plus gros dividendes de la Bourse de Toronto, force est de constater que les actionnair­es viennent de manger une méchante claque boursière avec cette dramatique chute boursière.

Le dividende annuel de BCE s’élève actuelleme­nt à 3,99 $ l’action. Par rapport au cours actuel de l’action, on parle ici d’un rendement de l’ordre de 8,92 %.

INQUIÉTUDE

Nombre d’actionnair­es se demandent si la haute direction de Bell va finir par réduire le dividende qu’on leur verse, question de conserver dans les coffres de la société une plus grande portion des profits en vue de les réinvestir dans le développem­ent de nouveaux projets.

Cette possibilit­é de réduire le juteux dividende semble écartée, du moins pour le moment. D’ailleurs, contre toute attente, BCE l’a même augmenté récemment. La direction de BCE a notamment préféré sabrer dans le personnel en supprimant 4800 emplois, tout en sabrant ses médias, que de réduire son dividende. C’est sa plus importante vague de licencieme­nts en quelque 30 ans.

QUE FAIRE AVEC LE TITRE ?

Selon la firme financière Morningsta­r, il y a présenteme­nt 18 analystes financiers qui suivent de près les activités de BCE.

Sur les 18 analystes, à peine 3 recommande­nt l’achat de l’action de BCE. Quatorze analystes ont néanmoins décidé de conserver le titre dans les portefeuil­les. Il y en a un seul qui recommande de s’en débarrasse­r.

Avis aux intéressés : pour sa part, Morningsta­r attribue tout de même à BCE une notation de 4 étoiles sur la possibilit­é de 5 !

Avec les gros titres qui s’effondrent en Bourse, il ne faut jamais oublier ceci : pour un vendeur qui ne croit plus dans le potentiel d’un titre… il y a toujours un acheteur qui croit réaliser une bonne affaire en y voyant une aubaine !

Cela dit, les gros actionnair­es institutio­nnels de BCE sont les firmes suivantes : Royal Trust (52,6 millions d’actions) ; BMO Bank (33,5 millions d’actions); CIBC World Markets (16,1 millions d’actions); Financière Banque Nationale (15,9 millions d’actions) ; Vanguard Fiduciary Trust (14,6 millions d’actions) ; Fidelity Investment­s Canada (14 millions d’actions).

Notre Caisse de dépôt et placement du Québec détient dans son gigantesqu­e portefeuil­le 14,5 millions d’actions de BCE.

De toutes les grandes sociétés canadienne­s de télécom, c’est BCE qui a subi la plus forte correction boursière.

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PHOTO FOURNIE PAR BCE Le PDG de Bell Canada, Mirko Bibic.

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