Le Journal de Montreal

Mike Ward n’a pas changé

Toujours vulgaire, il a présenté sa première à Québec

- CÉDRIC BÉLANGER

Le nouveau spectacle de Mike Ward est effectivem­ent plus léger, comme il l’avait promis. Soyez avertis que « plus léger » ne voulait pas dire « moins vulgaire ».

À la Salle Albert-Rousseau de Québec, où il dévoilait mardi soir Modeste , une sixième création en carrière de belle tenue sans être un grand cru, Mike Ward a été Mike Ward : efficace, baveux et outrancier comme on l’aime.

Même si l’humoriste au style le plus corrosif du Québec n’a jamais prétendu qu’il envisageai­t de cesser de tester les limites du bon goût, on se disait que peut-être, rendu à 50 ans, il pourrait s’assagir… Oh que non !

Ce n’est pas compliqué, si un arbre est planté chaque fois qu’il commet un gag qu’on peut classer dans la grande famille des vulgarités, une partie de l’Amazonie sera reboisée d’ici la fin de sa tournée.

MAÎTRE DU STAND-UP

Dès le départ, Mike Ward a rappelé pourquoi il est l’un des comiques qui maîtrisent le mieux l’art du stand-up chez nous.

Avec son débit hésitant caractéris­tique, il a confessé qu’il voit des avantages à se servir de l’intelligen­ce artificiel­le pour pondre son matériel et se couvrir en cas de scandale.

« C’est pas moé. Voir si je ferais encore des jokes sur un enfant », lance-t-il dans ce qui sera une des quelques amusantes allusions à l’affaire Jérémy Gabriel (il ne pouvait pas s’en empêcher) qu’on entendra durant la soirée.

HEUREUX EN AMOUR

Contrairem­ent à Noir, son précédent spectacle dans lequel il se servait de l’humour comme exutoire à sa colère à la suite de ses démêlés judiciaire­s et où il parlait de ses épisodes dépressifs, Mike Ward se présente cette fois comme un quinquagén­aire heureux de la vie et en amour.

Même si son ex l’a laissé « d’un commun accord », il a une nouvelle blonde de son âge, c’est à dire qui comprend et accepte son humour, et qui apprécie comme lui les préliminai­res.

On vous laissera découvrir par vousmêmes les termes peu subtils utilisés par l’humoriste pour nous raconter sa nouvelle et trépidante vie sexuelle, mais sachez que cet épisode, qui implique une visite surprenant­e chez un urologue, permet à Ward d’offrir le meilleur de lui-même.

Malgré quelques gags réussis, ses récits d’un voyage en Chine et de ses tentatives de fournir des cabanes aux sans-abri de Montréal n’avaient cependant pas autant de mordant.

MODESTIE

Sur scène, derrière lui, un monumental buste le représenta­nt fait contrepoid­s au titre du spectacle.

Sa définition de la modestie, clairement, n’implique pas de passer sous silence sa richesse, laquelle lui permet d’inviter sept amis à assister à un gala d’arts martiaux mixtes à Atlanta et de se payer un jet privé vers Montréal quand les vols de retour sont annulés.

Il le raconte, explique-t-il sur un ton plus sérieux, parce qu’il considère que créer des moments inoubliabl­es, ça n’a pas de prix, surtout pour un gars qui ne pensait pas vivre aussi grassement d’un humour qui décape à ce point les oreilles.

Mike Ward lancera son spectacle à Montréal, au Club Soda, le 10 avril.

 ?? PHOTO CÉDRIC BÉLANGER ?? Mike Ward a présenté la première de son spectacle Modeste, mardi, à Québec.
PHOTO CÉDRIC BÉLANGER Mike Ward a présenté la première de son spectacle Modeste, mardi, à Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada