Maude Charron médaillée de bronze en Thaïlande
Il s’agissait de sa dernière compétition avant les Jeux olympiques de Paris
L’haltérophile Maude Charron a conclu, hier, la sélection olympique en remportant la médaille de bronze de la Coupe du monde de Phuket en Thaïlande.
Si elle avait déjà son billet pour la Ville Lumière en poche, la championne olympique des Jeux de 2021 à Tokyo chez les moins de 64 kg souhaitait offrir une prestation à la hauteur de sa préparation pour ce dernier rendez-vous avant Paris.
Elle a atteint son objectif avec un total de 236 kg pour établir un record canadien et panaméricain chez les moins de 59 kg. L’haltérophile de Sainte-Luce-sur-Mer a soulevé 106 kg à l’arraché et 130 kg à l’épaulé-jeté.
« Terminer en force, c’est rassurant avant les Jeux et mon résultat reflète ma préparation qui a été très bonne, a souligné Charron. Je traîne une blessure à un genou depuis un certain temps, je ne suis pas encore à 100 % et je pourrais ne jamais l’être, mais je suis dans ma meilleure forme depuis le début du processus de sélection. »
« Une blessure à un tendon, c’est long à guérir, mais je le traite chaque jour et je sais comment le gérer, d’ajouter Charron. Il n’y a personne qui est à 100 % dans un sport aussi exigeant sur les articulations. Je sens une belle courbe de progression. J’ai réussi des barres de 2 à 3 kg plus lourdes à chaque compétition. »
LES RECORDS COMME BONUS
Les records n’étaient pas dans la mire de Charron en Thaïlande.
« Ce sont des bonus, a-t-elle imagé. Ce n’était pas un objectif. Je voulais simplement rendre justice à la super préparation que j’ai eue. »
Ces résultats démontrent également que les changements apportés au cours du présent cycle olympique ont été bénéfiques.
« Ça confirme que j’ai pris les bonnes décisions, a-t-elle affirmé, et ça me permet de gagner en assurance. »
Charron évolue dans une nouvelle catégorie de poids ; elle mise sur un nouvel entraîneur et elle s’est tournée vers une nouvelle nutritionniste depuis les Jeux panaméricains d’octobre, au Chili, où elle avait remporté la médaille d’argent.
Même si elle était déjà qualifiée pour Paris, Charron devait absolument participer à la Coupe du monde de Phuket pour respecter le dernier critère de sélection. Plusieurs adversaires se retrouvaient dans une position sans lendemain.
« C’était un peu fou en arrière-scène, a-telle indiqué. Des filles ont tenté de grosses barres pour se hisser dans le top 10 et ainsi se qualifier pour les Jeux. J’ai donc eu un délai de 15 minutes avant mon deuxième essai. Je devais constamment m’adapter pour rester chaude et éveillée. »
ENCORE PLACE À L’AMÉLIORATION
La Chinoise Luo Shifang et la NordCoréenne Kim II Gyong se sont imposées par des résultats respectifs de 248 kg et de 240 kg. Charron peut-elle combler l’écart d’ici à Paris ?
« La Coréenne ne sera pas à Paris et on ne sait pas pour la Chinoise, a-t-elle mentionné. Chaque pays a droit à un maximum de trois athlètes et on ne sait pas si elle sera choisie. Aussi, elle se tenait le coude après la compétition. Aux Jeux, la Chinoise pourrait avoir une mauvaise journée et moi une très bonne. De mon côté, il y a encore de la place pour augmenter mes charges à l’arraché et aussi à l’épaulé-jeté étant donné que j’ai raté mon premier essai à 129 kg. »
En terminant dans le top 10 de sa catégorie au classement international, Charron est assurée de vivre ses deuxièmes Jeux.
« C’est libérateur. Je serai en congé les dix prochains jours avant de reprendre l’entraînement final. »