Retour des Nordiques : le gouvernement fait son devoir
Le retour des Nordiques n’est pas hautement probable, je le sais. Mais il est loin d’être impossible alors que les discussions sur une potentielle expansion de la ligue s’intensifient. Le ministre des Finances, Eric Girard, a candidement évalué les chances à 10 %.
M. Girard s’est donc rendu à New York pour rencontrer les dirigeants de la Ligue nationale cette semaine. L’opposition dénonce sa démarche. Le raisonnement de l’opposition est le suivant : pour une chance aussi faible, ne faites rien. Le Parti libéral, celui-là même qui a fait construire le Centre Vidéotron, n’appuie pas la démarche. Allez comprendre !
Même le maire de Québec affichait une mine défaitiste en disant que la Ligue nationale ne veut pas venir à Québec. Ces critiques envers Eric Girard et le gouvernement sont hautement injustifiées. Cette attitude constitue une erreur de jugement majeure, une approche politique horriblement passive.
DÉFAITISTES
Doit-on comprendre que pour l’opposition, si le Québec se retrouve dans une compétition avec plusieurs pays et États américains pour obtenir un projet, ils n’essaieront même pas ? Bof ! Nos chances sont trop faibles de l’emporter, restons les bras croisés. Si quelqu’un pense vraiment de cette façon à l’Assemblée nationale, il devrait quitter ses fonctions sur-le-champ.
Je crois plutôt qu’ils ont été étouffés par la partisanerie. Ils veulent tellement que la CAQ échoue qu’ils finissent inconsciemment par souhaiter que le Québec échoue. Attention !
Si Québec n’avait pas déjà un amphithéâtre, je comprends bien qu’on ne proposerait pas d’en construire un avec une probabilité de 10 % d’obtenir une équipe. Or, la ville de Québec possède déjà cet équipement, construit au coût de 400 millions $.
Partant de là, répéter à la ligue l’intérêt de Québec n’est pas une fantaisie du gouvernement, c’est carrément un devoir ! L’inverse serait inacceptable. Laisser passer une expansion qui amènerait la LNH dans quatre nouvelles
Il faut rester à la fois rationnels et optimistes.
villes sans même lever la main ??? Ce serait une honte, une paresse, une lamentable atonie.
RÉALISTES MAIS PROACTIFS
OK, on le sent, Gary Bettman a une préférence pour le marché américain. Mais pas au point d’en faire un absolu. Les Jets sont revenus à Winnipeg sous son règne. Et puis, il ne décide pas seul. Et puis, il a vécu des échecs dans des marchés sans partisans. Et puis, monsieur Bettman n’est pas là pour l’éternité.
Eric Girard s’est donc rendu à New York pour rencontrer les dirigeants de la Ligue nationale. Comme promis, le gouvernement rappelle à la ligue que la candidature de Québec existe.
Poliment, professionnellement. Son voyage a simplement coûté un billet d’avion. Le ministre n’a pas mis à risque des centaines de millions.
Je comprends les gens de Québec qui sont devenus trop frileux. La peur d’être déçus pour une ixième fois s’est presque transformée en apathie. Mais il faut rester à la fois rationnels et optimistes. De toute façon, les Nordiques n’auraient jamais dû partir. On a laissé aller pour 75 millions $ un actif qui en vaudrait aujourd’hui 750...