Le Journal de Montreal

Après moi le déluge, version Justin Trudeau

- Chroniqueu­r et journalist­e

Justin Trudeau veut acheter sa réélection. Mais à quel prix ?

Depuis une semaine, le gouverneme­nt Trudeau est dans son élément. Il annonce.

Des milliards ici et là, des nouveaux programmes, des nouvelles structures...

On y perd le fil, mais qu’importe, l’objectif n’est pas tant ce qu’on annonce que de donner la perception d’un gouverneme­nt en mouvement et de justifier sa présence. Synthétiso­ns les dernières semaines. Le gouverneme­nt Trudeau crée de nouveaux programmes (logement, alimentati­on, dents, médicament­s...), financés avec de l’argent emprunté, qui alimentent un déficit déjà stratosphé­rique, dans lesquels il n’a aucune expertise, qui se trouvent dans des champs de compétence qui ne sont pas les siens, que les provinces ne veulent généraleme­nt pas, pendant qu’il sous-finance certaines de ses missions premières comme la Défense et les Affaires étrangères. Essayez de trouver la logique... Le résultat se voit à des milles à la ronde : ces programmes annoncés à la hâte se transforme­ront en catastroph­es administra­tives. Ou tomberont dans l’oubli.

L’assurance dentaire, par exemple, crée déjà des caries. Tranquille­ment se créent deux systèmes parallèles entre ceux du Québec et d’Ottawa. Même cause, même conséquenc­e : ce sera exactement la même chose pour les programmes en habitation et en alimentati­on. Un régime de paperasse et de paralysie mutuelle.

Le gouverneme­nt Trudeau fait dans la stratégie du « après moi, le déluge » ici, pas dans la bonne gouvernanc­e.

Pour continuer sa fuite en avant, l’appui du NPD est nécessaire. Et en prime, cela lui permet de piéger Pierre Poilievre.

Chaque nouvelle dépense vient avec une nouvelle question pour Poilievre : allez-vous sabrer cette dépense ?

NETTOYER SON ÉCURIE

Le gouverneme­nt Trudeau a pourtant amplement de travail dans sa propre écurie. Or, il préfère faire diversion et nous faire regarder ailleurs, en espérant que cet ailleurs soit moins sale et gênant.

À Ottawa, il continue de se former une fonction publique énorme, un contre-modèle de gestion rigoureuse, qui, comme l’Univers, est en constante expansion. On a beau blâmer le gouverneme­nt Legault d’un déficit historique, mais ce qu’il se passe à Ottawa est hautement plus préoccupan­t.

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