Le Journal de Montreal

La LNH recule de 50 ans

- Marc de Foy marc.defoy@quebecorme­dia.com

Les Rangers de New York et les Devils du New Jersey viennent de faire reculer la Ligue nationale de 50 ans. Encore là, même à l’époque des Broad Street Bullies, les bagarres générales n’étaient pas des chorégraph­ies comme celle qu’on a vue sur la grande scène du Madison Square Garden mercredi soir.

Ça commençait par une bagarre entre deux joueurs, puis les autres embarquaie­nt dans la danse. Il y avait de la décence dans ce tempslà…

Ça ne s’arrête pas là en ce qui a trait aux folies survenues l’autre soir.

Hier, Brendan Gallagher, un bonhomme que j’aime bien, a qualifié la chose de fantastiqu­e et divertissa­nte.

Il n’y a toutefois pas lieu d’être surpris.

La majorité des joueurs de la LNH estiment que les bagarres ont leur place au hockey. Pourtant, ce n’est pas comme s’ils ignoraient que les coups à la tête pouvaient causer de sérieux dommages au cerveau.

PERSONNE NE DÉNONCE

Ceux qui font partie de la minorité préfèrent se taire de peur de passer pour des mauviettes. C’est ce qui s’est produit lorsque Mike Bossy, Mario Lemieux et Brett Hull, notamment, se sont élevés contre les bagarres.

Des grosses pointures comme Sidney Crosby, Connor McDavid, Leon Draisaitl, Nathan MacKinnon et Auston Matthews ont le pouvoir de faire changer les choses. Mais il faut croire qu’ils n’en ont cure et qu’eux aussi voient leur sport pour ce qu’il n’est pas, un gros cirque avec des gladiateur­s qui se tapent dessus devant des amateurs qui se délectent de leurs folies.

Les médias ne sont pas mieux. Les réseaux de télévision présentent en boucle les bouffonner­ies de nos matraqueur­s sur patins dans leurs bulletins de fin de soirée.

Après ça, on dénonce les actes de violence qui se déroulent dans nos arénas.

LAVIOLETTE A CHANGÉ DE CAMP

Je riais l’autre soir en voyant l’entraîneur des Rangers, Peter Laviolette, engueuler son vis-à-vis des Devils, Travis Green. Laviolette est ce même coach qui ne voulait pas que ses joueurs se battent lorsqu’il dirigeait les Hurricanes de la Caroline.

À titre d’entraîneur de l’équipe locale mercredi, il n’avait pas à insérer Matt Rempe dans sa formation partante quand il a vu que Kurtis MacDermid faisait partie de celle des Devils.

Ce qui devait arriver s’est produit. MacDemid s’en est pris à Rempe pour lui faire payer les gestes qu’il avait commis à l’endroit de ses coéquipier­s lors des deux affronteme­nts précédents entre les deux équipes.

Les autres patineurs sur la glace ont emboîté le pas.

Le code venait d’être appliqué, vous savez, le code…

Rappelons-nous ce qui est arrivé à Paul Byron pour l’avoir respecté, le code. L’ancien du Canadien avait écopé d’une suspension de trois matchs pour un assaut contre le défenseur MacKenzie Weeger, échangé depuis par les Panthers de la Floride aux Flames de Calgary.

Un rendez-vous l’attendait avec Weeger à son retour au jeu. Le résultat a été désastreux pour lui. Byron n’a plus été le même joueur après avoir subi à son tour une commotion dans son combat contre Weeger.

PAS UN SPORT POUR PEUREUX

Les amateurs en faveur des combats de boxe sur glace vont dire que je suis complèteme­nt dans le champ. D’accord !

Qu’on rétablisse les bagarres dans la Ligue de hockey Maritimes Québec et qu’on laisse les joueurs de la LNH ternir un sport qui est plaisant à regarder lorsque pratiqué selon les règles.

Et qui dit qu’il n’y a pas de robustesse au hockey ?

Traverser la patinoire avec la rondelle est comme marcher dans un champ de mines.

Ça prend du nerf ! Encaisser des mises en échec fait mal.

Je souris quand j’entends dire qu’un tel joueur est peureux. Froussard, un joueur de hockey ? Il n’y a pas de place pour se cacher sur une patinoire.

Ces gars-là, tous autant qu’ils sont, ont des âmes de guerrier. Les joueurs qui ne sont pas dotés de ce tempéramen­t ne font pas long feu.

Mais un jour surviendra une tragédie et il sera trop tard pour dire que ça n’aurait jamais dû arriver.

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PHOTO AFP La main ensanglant­ée, Matt Rempe, des Rangers, salue la foule du Madison Square Garden après son combat contre Kurtis MacDermid, des Devils, mercredi.

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