Le Journal de Montreal

Le Québec préféré au Texas par des astronomes amateurs

C’est ici que la météo sera idéale pour observer le rare phénomène

- CLARA LOISEAU

« TOUS LES GROS CHASSEURS D’ÉCLIPSES, ON AVAIT PRIS UN VOYAGE POUR LE MEXIQUE OU LE TEXAS, PARCE QUE LES RISQUES DE BEAU TEMPS AU QUÉBEC ÉTAIENT MINCES. MAIS LÀ, C’EST TOTALEMENT UN CADEAU DU CIEL QUI NOUS EST OFFERT » – Philippe Moussette, astronome amateur

Des astronomes amateurs québécois qui devaient partir pour le Texas aujourd’hui observeron­t finalement l’éclipse du 8 avril chez eux, dans la province, où la météo permettra une meilleure observatio­n.

« Tous les gros chasseurs d’éclipses, on avait pris un voyage pour le Mexique ou le Texas, parce que les risques de beau temps au Québec étaient minces. Mais là, c’est totalement un cadeau du ciel qui nous est offert : une éclipse dans notre cour. Ça va être exceptionn­el », se réjouit Philippe Moussette, président du club d’astronomie Véga de Cap-Rouge.

Comme lui, une trentaine d’amateurs d’astronomie prévoyaien­t partir dans le sud des États-Unis pour observer dans les meilleures conditions possibles le moment où la Lune s’alignera parfaiteme­nt entre le Soleil et la Terre.

« J’avais fait mes réservatio­ns pour l’avion, l’hôtel et la location de voiture il y a un an et là il faut tout annuler. La météo est vraiment à l’envers, c’est incroyable », laisse tomber Dominic Marier, qui devait partir à Dallas ce matin.

Une dépression sur le Mexique et le Texas est en effet venue jouer les troublefêt­e, alors qu’au Québec, la journée s’annonce finalement ensoleillé­e.

« Dans le coin, toutes les zones qui devaient être nuageuses ne le seront pas et toutes les zones qui devaient être belles, où tout le monde s’en allait, comme le Texas et le Mexique, vont être nuageuses, pluvieuses ou même orageuses », explique celui qui a développé sa fascinatio­n pour l’astronomie lors du passage de la comète de Halley en 1986.

« AVEC NOTRE GANG »

Finalement, c’est à Lac-Mégantic, où la durée de l’éclipse totale sera de 3 minutes 28 secondes que M. Moussette apportera tout son matériel d’observatio­n.

« C’est encore plus excitant qu’on puisse faire ça ici, parce que là, on va pouvoir faire ça avec notre gang », ajoute celui qui est conseiller publicitai­re et photograph­e de presse pour le journal mensuel Le Carrefour.

Le son de cloche est le même pour Dominic Marier, qui était tout de même stressé d’avoir annulé ses billets d’avion, non remboursab­les, sa voiture de location et son hôtel hier matin.

« Mais là, je vais pouvoir passer ce moment incroyable avec ma conjointe et des amis, donc c’est sûr que je suis super heureux de vivre ça avec les gens que j’aime », ajoute le quinquagén­aire de Joliette.

QUELQUES SECONDES DE MOINS

En observant, pour sa part, l’éclipse dans le coin de Sherbrooke, M. Marier se désole d’avoir quelques dizaines de secondes en moins d’éclipse totale.

« À Dallas, j’aurais pu avoir au-delà de quatre minutes d’observatio­n de la totalité. Là où je vais, on va avoir environ 3 minutes 30 », explique-t-il.

Ce « retourneme­nt de situation météorolog­ique » risque de créer un enfer sur nos routes, pense M. Moussette, puisque de nombreux amateurs d’éclipses risquent dorénavant de se diriger vers le Québec pour observer ce phénomène historique.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, DIANE TREMBLAY ?? L’astronome amateur Philippe Moussette avait prévu de se rendre au Texas pour observer l’éclipse parce que les risques de beau temps étaient minces au Québec. Il a toutefois annulé son voyage car c’est ici que seront les meilleures conditions.
PHOTO D’ARCHIVES, DIANE TREMBLAY L’astronome amateur Philippe Moussette avait prévu de se rendre au Texas pour observer l’éclipse parce que les risques de beau temps étaient minces au Québec. Il a toutefois annulé son voyage car c’est ici que seront les meilleures conditions.

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