Le Journal de Montreal

Une concurrenc­e acharnée

- RÉMY BOURDILLON

TAIPEI, Taïwan | La forte concurrenc­e entre cliniques et hôpitaux donne un grand choix aux patients, qui sont entièremen­t libres de décider où ils se feront soigner.

« Nous avons un assureur unique très centralisé, qui est le gouverneme­nt, mais du côté des prestatair­es de services, c’est presque comme un marché privé, avec une compétitio­n très sévère », analyse le professeur Ming-Jui Yeh, de l’Université nationale de Taïwan.

Pour les inciter à se tourner vers une petite clinique plutôt que vers le milieu hospitalie­r, et donc soulager les urgences, la somme qui leur est exigée pour chaque consultati­on est modulée.

VISITE À 6 $

Ainsi, il en coûte environ 6 $ CA pour chaque visite dans une clinique de quartier, mais jusqu’à 40 $ dans les urgences d’un grand hôpital.

Ce prix est le même dans tous les établissem­ents, publics ou privés, et des aménagemen­ts sont prévus pour les moins nantis. Le reste de la facture est envoyé par l’établissem­ent médical à la National Health Insurance (NHI), l’équivalent de la RAMQ au Québec.

De son côté, le gouverneme­nt effectue un contrôle rigoureux des dépenses du système de santé. Ce dernier ne représente que 6,6 % du PIB taïwanais (contre 12,2 % au Canada) et son budget n’a jamais augmenté de plus de 6 % dans les dernières années.

Tous les ans, un comité fixe le budget de la NHI pour l’année suivante, et donc la valeur des primes payées mensuellem­ent par la population (équivalent­es à 5,17 % du salaire de chaque citoyen en 2024).

SOIGNER PLUS POUR LA RENTABILIT­É

Les prestatair­es de soins, publics comme privés, sont en concurrenc­e pour aller chercher des parts de ce budget.

Chaque acte médical donne un nombre de points, et le budget prédétermi­né est divisé par le nombre total de points distribués pour déterminer combien chaque établissem­ent recevra.

Cette méthode pousse les établissem­ents à soigner plus de patients que leurs concurrent­s pour garder leur rentabilit­é. Et les patients en profitent, pense le professeur Yeh : « Pour les attirer [des patients], les hôpitaux et cliniques ont tendance à améliorer leur confort ou à ouvrir en soirée. »

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MING-JUI YEH Professeur

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