François Legault face au jugement de l’Histoire
Justin Trudeau veut maintenant qu’Ottawa s’occupe des droits des locataires, de nourrir les enfants et de vos dents.
J’en ai vu des intrusions dans les champs de compétence du Québec en plus de 40 ans d’engagement politique, mais celles-là sont parmi les plus éhontées.
Si La Presse le déplore, c’est tout dire.
INACCEPTABLE
Ces dernières ingérences n’obéissent même pas à quelque vision politique d’envergure, ce qui ne les rendrait pas plus acceptables.
Elles relèvent de la petite politique partisane dans ce qu’elle peut avoir de plus cynique et de plus mesquin.
Justin Trudeau cherche désespérément des votes. Dans son merveilleux Canada, de plus en plus de gens ont faim et craignent de perdre leur toit.
Il veut en profiter. C’est la politique immorale d’un effronté.
Il misera sur le fait qu’il a plus d’argent que les provinces, d’autant qu’il vit à crédit et repoussera le plus loin possible la terrible facture.
Seule la prochaine élection compte pour lui.
Il mise sur le fait qu’une personne affamée et inquiète se fout de qui l’aide.
Il mise sur le fait que la majorité des gens ne comprennent rien aux questions constitutionnelles, comme si cela les rendait moins cruciales pour autant.
Comme me le rappelait un vieil ami, dès qu’Ottawa s’occupe d’un domaine, le pouvoir ultime passe aux mains d’un Parlement où les Québécois seront de plus en plus minoritaires.
Quand un peuple cède à un autre les clés de son avenir, il joue aux dés avec sa survivance.
Dans ces circonstances, à qui revient la responsabilité historique – oui, historique – de se lever et de dire : NON ?
Tout simplement, au premier ministre du Québec, le premier des nôtres, le seul chef de gouvernement d’une nation francophone en Amérique du Nord.
C’est son devoir solennel. Il sert à quoi sinon ?
Le premier ministre du Québec a plutôt préféré commenter sur TikTok sa dernière trouvaille gastronomique dans un sympathique restaurant africain de Montréal.
NON ! NON ! NON !
Qu’il mange puisqu’il le faut bien, mais qu’il se comporte avec la gravité que les circonstances commandent ! !
DEBOUT !
Tous ses prédécesseurs dans la fonction de premier ministre du Québec – sauf le triste tandem Charest-Couillard – se sont levés pour s’opposer à Ottawa, pour défendre nos juridictions.
Ils l’ont fait même quand ils pensaient que la place du Québec était dans le Canada.
Duplessis, Lesage, Johnson père, Lévesque après 1980, Bourassa, tous. Aucun n’a renoncé à se battre.
Ils ont souvent perdu, mais ils ont au moins essayé.
Quand Lucien Bouchard a compris qu’il n’y aurait pas de match de revanche après la défaite de 1995, il a permis l’adoption de la loi 99 pour réaffirmer les droits fondamentaux du Québec.
François Legault a la responsabilité solennelle de réunir d’urgence ses proches, d’examiner toutes ses options et de réagir vigoureusement.
L’heure n’est plus aux petites phrases creuses, aux petites colères sans lendemain. L’heure est grave.
C’est son devoir face à l’Histoire. Il le doit à son peuple. Il nous le doit.