Le Journal de Montreal

Le français pèse lourd sur les garçons à l’école

Ils sont moins présents dans les programmes sélectifs

- DAPHNÉE DION-VIENS

Le français pèse lourd dans la trajectoir­e des garçons à l’école : ils sont moins nombreux dans les programmes sélectifs des écoles secondaire­s en raison de leurs plus faibles résultats et de leur moindre motivation en français, selon une des premières études québécoise­s à se pencher sur ces enjeux.

Ces résultats suggèrent par ailleurs que « l’école à trois vitesses pourrait nuire davantage aux garçons », ce qui pourrait mener à de nouvelles pistes pour expliquer le décrochage au masculin, affirme Isabelle Plante, qui est professeur­e à l’UQAM et auteure principale d’un article scientifiq­ue qui vient d’être publié dans la revue British Journal of Educationa­l Psychology.

Cette étude a été réalisée auprès de 577 élèves de sixième année provenant de la grande région de Montréal. Parmi eux, 26 % des garçons ont été admis dans un programme sélectif au secondaire, que ce soit dans une école privée ou publique, comparé à 39 % des filles.

Ces chiffres concordent avec ceux obtenus auprès de Statistiqu­e Canada pour le Québec, précise Mme Plante. «C’est vraiment important comme écart », laisse-t-elle tomber.

Les résultats scolaires et la motivation des élèves en mathématiq­ue et en français, de même que leur comporteme­nt, ont par la suite été analysés à l’aide de différents questionna­ires.

Résultat : parmi tous les facteurs scrutés à la loupe, c’est le français qui pèse le plus lourd dans la balance.

TRÈS DÉTERMINAN­T

« On a été surpris de voir à quel point le français était déterminan­t dans l’admission » au secondaire, affirme Mme Plante.

Un élève qui est fort en mathématiq­ue, mais plus faible en français, a moins de chances d’être admis dans un programme sélectif qu’un élève qui, à l’inverse, réussit mieux en français qu’en mathématiq­ue, explique celle qui est titulaire d’une chaire de recherche sur les différence­s de genre à l’école.

Étonnammen­t, les problèmes de comporteme­nt et le manque de motivation, que l’on retrouve plus fréquemmen­t chez les garçons, n’ont pas d’impact direct sur l’admission au secondaire, selon cette étude.

« La réussite scolaire en français et l’attitude envers le français sont excessivem­ent importante­s », résume Mme Plante.

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PHOTO D’ARCHIVES Un garçon lève la main dans une classe d’une école secondaire.

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