Le Journal de Montreal

J’ai remporté la Coupe Mini-Putt

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Mardi dernier, le natif de Beauport Jonny Murray a agi comme juge de ligne pour un 1500e match dans la LNH.

Son professeur au secondaire lui a dit qu’il devait suivre un tel programme s’il voulait réussir. Sans aucune hésitation, il lui a répondu qu’il n’avait pas besoin de suivre ce programme, car il était pour devenir un arbitre dans LNH.

Son père, Albany, et sa mère, Denise, lui ont inculqué l’importance de la politesse et du respect envers les autres. C’est une leçon de vie qui a tellement aidé son frère, Steven, sa soeur, Vicky, qui est devenue une excellente patineuse artistique, ainsi que lui. Encore aujourd’hui, il peut discuter avec ses parents de ses matchs de hockey.

Désolé, tu m’as pris au dépourvu. Tu as été sacré champion de la Coupe Mini-Putt à RDS ?

J’avais à peine 14 ans, quand j’ai remporté la Coupe Mini-Putt à RDS. Pendant plus de trois ans, j’ai participé à ce tournoi. J’ai passé des moments inoubliabl­es sur les parcours de mini-putt avec les légendaire­s, dont Carl Carmoni, Suzanne Buist, Isabelle Bussières et André Buist.

Commençons avec ta carrière d’arbitre.

Mon père était très impliqué auprès du hockey mineur à Beauport. Il ne faut pas oublier qu’il y avait beaucoup de batailles dans les estrades. Alors mon père, pour me protéger des batailles, me dirigeait vers le vestiaire des arbitres. Un jour, un arbitre m’a demandé si je serais intéressé de devenir un arbitre.

Tu avais 16 ans à tes débuts comme arbitre.

La première fois que j’arbitrais un match, soudaineme­nt j’entends la foule crier : « BIRDIE ! BIRDIE ! BIRDIE ! » « BIRDIE ! BIRDIE ! BIRDIE ! » Le fameux cri du descripteu­r Serge Vleminckx, « BIRDIE ! BIRDIE ! BIRDIE ! », a marqué ma jeunesse et ma carrière d’arbitre au hockey Québécois. Mes jeunes amis m’accueillai­ent avec ce fameux cri et cela me frustrait beaucoup.

Dans la cabane à Beauport et le lundi soir à Laval.

Je n’avais que 17 ans quand je me suis joint à LHJMQ comme juge de ligne. L’entraîneur à Beauport, le vigoureux Jos Canale, les partisans dans la section 6 et ceux du lundi soir à Laval, leurs voix retentissa­ient : « BIRDIE ! BIRDIE ! BIRDIE ! » partout dans l’aréna.

Dans ta jeunesse, tu parlais anglais.

Aucunement, mes seules origines anglaises sont mon nom, Jonny, pas de«h».

« SAME THING PLEASE ».

J’ai 19 ans, je suis un juge de ligne dans la Ligue américaine de hockey. Je ne parle pas un mot d’anglais. J’écoutais mes collègues commander au resto et je disais : « Same thing ». J’ai été surpris plus d’une fois, car ce n’était pas du tout ce que j’imaginais et encore moins de la nourriture que j’aimais.

Quel était ton premier emploi d’été ?

Il y avait un mini-putt sur le terrain de mon père situé juste à côté de la résidence familiale à Beauport. Nous partions avec nos parents passer une semaine comme de nombreux Québécois de l’époque à Old Orchard.

Tu as été un agent de sécurité assez unique dans les centres d’achats. Pourquoi as-tu décidé d’agir comme juge de ligne ? Quels étaient tes sports favoris quand tu étais jeune ?

J’étais soi-disant un agent de sécurité du centre commercial, mais en réalité j’étais un agent délateur pour la Sûreté du Québec. Je surveillai­s les allées et venues de certaines personnes que je filais les informatio­ns par la suite à la SQ.

Ton travail d’agent de sécurité t’a permis d’arbitrer dans LHJMQ.

Pas beaucoup de gens savent qu’un arbitre de la LHJMQ doit souvent avoir deux emplois. J’étais payé 125 $ du match sans oublier les nombreuses heures de voyagement le jour d’un match.

Je n’avais que 17 ans lors de mes débuts dans la LHJMQ et 19 ans dans la Ligue américaine. Les joueurs profession­nels étant plus vieux que moi dans la Ligue américaine alors je trouvais cela illogique que je sois un arbitre en chef. Je dois avouer que 1500 matchs plus tard comme juge de ligne dans LNH j’ai fait le bon choix.

Au secondaire, j’étais en sport-études en volleyball et badminton, mais j’aimais surtout le hockey et le soccer. Lorsque mes notes n’étaient pas bonnes à l’école, mon père me retirait de mes activités sportives.

Qui était ton joueur favori dans ta jeunesse ?

Je jouais avec mes amis dans la rue et j’imaginais que j’étais Mario Lemieux. Quand je me suis retrouvé sur la patinoire avec Mario Lemieux dans LNH, ce fût un moment mémorable à tout jamais.

Ton frère est ton idole.

Mon frère, Steven, souffre d’une légère déficience mentale qui l’a empêché de lire et d’écrire, mais pas de conduire sa voiture. Aujourd’hui, mon frère partage sa vie avec une femme merveilleu­se. Il a toujours été présent pour m’appuyer tout au long de ma carrière.

Ton frère t’a enseigné une importante leçon de vie.

Même si sa vie n’est pas toujours facile à cause de son léger handicap, il ne s’est jamais plaint. Chaque fois que je vis quelque chose que je crois difficile, je pense à ce que mon frère doit vivre. Il me rappelle que même si la vie est parfois difficile, il faut toujours trouver un moyen d’être heureux.

Tu as deux enfants.

Je suis choyé et comblé de pouvoir compter sur deux excellents enfants, Dale et Laynee, qui sont ma fierté. Il y a dix mois, je suis devenu un grandpère de jumeaux, une fille et un gars.

Ta conjointe des 14 dernières années, Julie, t’a rejoint en Floride

Nous demeurons tout près de Fort Lauderdale, en Floride. Cependant, tout comme moi, il y a 14 ans, elle a dû apprendre l’anglais, car l’anglais ne faisait pas partie de son vocabulair­e. Aujourd’hui, elle est une réputée agente immobilièr­e en Floride auprès des Québécois. C’est une personne à l’écoute et généreuse.

 ?? CHEVALIER PHOTO MARTIN ?? Le juge de ligne québécois Jonny Murray lors de son 1500e match en carrière opposant les Panthers de la Floride et le Canadien, à Montréal.
CHEVALIER PHOTO MARTIN Le juge de ligne québécois Jonny Murray lors de son 1500e match en carrière opposant les Panthers de la Floride et le Canadien, à Montréal.

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